Côte d'Ivoire Militante binationale expulsée vers Zurich

ATS

3.12.2019 - 04:16

«Expulsée vers la Suisse pour activités incompatibles avec l’intérêt national. (...) L’histoire nous donnera raison. La lutte continue», a tweeté dans la nuit la militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb, après avoir été expulsée de Côte d'Ivoire, où elle vit depuis des années.
«Expulsée vers la Suisse pour activités incompatibles avec l’intérêt national. (...) L’histoire nous donnera raison. La lutte continue», a tweeté dans la nuit la militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb, après avoir été expulsée de Côte d'Ivoire, où elle vit depuis des années.
Source: Twitter/@Nath_Yamb

La militante suisso-camerounaise Nathalie Yamb, du parti d'opposition ivoirien Lider, a été expulsée lundi de Côte d'Ivoire. Il y a quelques semaines, elle avait pris la parole contre la «Françafrique» à Sotchi lors du sommet Russie-Afrique.

La confusion a régné pendant la journée sur le sort de la militante convoquée à la préfecture lundi matin et qui a passé la journée sans pouvoir communiquer avec l'extérieur. «Expulsée vers la Suisse pour activités incompatibles avec l’intérêt national. (...) L’histoire nous donnera raison. La lutte continue #EffetSochi», a-t-elle tweeté dans la nuit, accompagnant son texte d'une photo prise à bord d'un avion.

«Ils l'ont mis dans l'avion pour Zurich avec un changement à Paris. Elle a découvert sa destination à l'aéroport. On a pu lui parler brièvement», avait rapporté Mamadou Koulibaly, chef de file du Lider en soirée. «On lui dit qu'elle est une étrangère qui fait de la politique en Côte d'Ivoire, qu'elle critique trop les autorités, que c'est un trouble à l'ordre public....«, a-t-il ajouté.

«Normalement, il devrait y avoir un procès. Mais, ils s'abritent derrière un acte administratif et même si on fait un recours cela prendra plusieurs mois», a-t-il précisé.

«Fragiliser le Lider»

«L'histoire retiendra que (le président) Alasssane Ouattara qui a fait sa carrière sur des accusations de xénophobie à son égard est lui-même un xénophobe. Rien n'interdit à un étranger de faire de la politique. Il est simplement interdit d'être président d'une formation politique», a déclaré M. Koulibaly rappelant que Mme Yamb était installée en Côte d'Ivoire depuis de nombreuses années.

Elle y a travaillé pour un groupe de téléphonie avant de «s'investir pleinement dans cette lutte que nous menons pour une nouvelle Afrique, l'émancipation de ses peuples». «Son combat ne s'arrête pas à Abidjan. Sur le Franc CFA, pour le démocratie, pour les droits de l'Homme, contre les bases militaires que nous avons de plus en plus de mal à accepter. Nous tenons des propos véhéments, durs, mais c'est notre fonction d'opposition politique», a-t-il poursuivi.

«Son expulsion a pour but de fragiliser le Lider en une année électorale» avant la présidentielle de 2020, a-t-il conclu.

Autre militant expulsé

A Sotchi fin octobre, Mme Yamb avait notamment déclaré lors d'une conférence: «La France considère toujours le continent africain comme sa propriété (...) Nous voulons sortir du Franc CFA (...) Nous voulons le démantèlement des bases militaires françaises qui sous le couvert d'accords de défense bidons, ne servent qu'à permettre le pillage de nos ressources, l'entretien de rebellions, l'entraînement de terroristes et le maintien de dictateurs à la tête de nos Etats».

Le polémiste et militant «anticolonialiste» Kémi Séba, Français d'origine béninoise, avait été expulsé de Côte d'Ivoire en mars pour des «risques de troubles» avant de tenir un meeting.

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