Présidentielle américaine «Mini-Tuesday» pour la primaire démocrate

ATS

10.3.2020 - 17:25

Six Etats, dont le Michigan, sont appelés à voter pour cette nouvelle étape des primaires démocrates.
Six Etats, dont le Michigan, sont appelés à voter pour cette nouvelle étape des primaires démocrates.
Source: KEYSTONE/AP/Matthew Dae Smith

Plusieurs millions d'Américains étaient appelés aux urnes mardi dans le Michigan et cinq autres Etats. Ce nouveau rendez-vous des primaires démocrates pourrait permettre à Joe Bien de prendre un avantage décisif sur Bernie Sanders.

«Cela va être une mauvaise journée pour Bernie-le-dingue», a prédit Donald Trump qui, tweets moqueurs à l'appui, suit avec attention le processus qui désignera son adversaire pour l'élection du 3 novembre.

Fort de son spectaculaire rebond il y a une semaine et de sondages flatteurs, Joe Biden, 77 ans, espère creuser son avance face au sénateur du Vermont, âgé lui de 78 ans. Si son élan se concrétise, les primaires démocrates, largement éclipsées par l'épidémie du coronavirus, pourraient se décanter très rapidement.

La surprise de 2016

Michigan, Idaho, Mississippi, Missouri, Dakota du Nord, Washington: six Etats sont appelés aux urnes, mais tous les yeux sont rivés vers le premier, où Bernie Sanders où avait créé la surprise face à Hillary Clinton lors des primaires de 2016.

Au-delà des 125 délégués en jeu, le résultat dans cet Etat industriel de la région des Grands Lacs aura une forte dimension symbolique. Si Bernie Sanders, qui prône une «révolution politique», parvient à renouveler l'exploit, il peut espérer se relancer. Mais si, comme le prédisent les sondages, il est vaincu dans cet Etat, il pourrait devoir dire adieu à ses rêves de Maison Blanche.

A Detroit

A Detroit, plus grande ville du Michigan, nombre d'électeurs avaient bravé le froid et la nuit pour se rendre tôt aux urnes lors de ce «Mini Tuesday», organisé une semaine après le «Super Tuesday».

Cecilia Covington, artiste de 61 ans, première à voter dans l'école primaire de Chrysler, dans le centre de la ville, affichait un soutien sans faille à l'ancien vice-président de Barack Obama,.

«Nous devons chasser le 45e (président) du pouvoir», explique-t-elle à l'AFP, évoquant Donald Trump. «Je pense que Biden porte une vision et une promesse de rassemblement», ajoute-t-elle, se disant convaincue qu'il est le mieux placé dans le camp démocrate pour battre le milliardaire républicain.

Pas d'attaques frontales

A l'exception d'Elizabeth Warren qui n'a pas fait connaître sa préférence, les anciens grands candidats se sont ralliés à Joe Biden: Michael Bloomberg, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar, Kamala Harris et Cory Booker. Tous jugent qu'il est le plus à même de battre Donald Trump et appellent les démocrates au «rassemblement» pour éviter un second mandat du milliardaire new-yorkais.

Le programme de gauche de Bernie Sanders, sur l'assurance maladie ou la gratuité des études, est perçu comme «révolutionnaire» aux Etats-Unis et l'establishment démocrate craint qu'il n'effraie les électeurs centristes.

A la veille du scrutin, «Bernie» et «Joe» ont sillonné le Michigan s'attachant à marquer leurs différences mais se gardant d'attaques trop frontales. L'un et l'autre se sont engagés à soutenir le vainqueur de la compétition contre Donald Trump.

«Nouvelle génération»

Conscient que son âge pouvait être un handicap, même si son adversaire est plus âgé que lui, Joe Biden s'est présenté comme un «pont» vers une nouvelle génération de dirigeants démocrates.

«Il y a une nouvelle génération de leaders que vous voyez derrière moi. Ils sont l'avenir de ce pays», a-t-il lancé en présence de Kamala Harris, Cory Booker et de la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer.

De son côté, Bernie Sanders a participé à une table ronde sur le nouveau coronavirus, qui a contaminé plus de 600 personnes et fait au moins 26 morts aux Etats-Unis. Epinglant les déclarations «stupides» du président sur le virus, il en a profité pour vanter ses promesses d'assurance maladie universelle qui donnerait à chaque Américain «un droit à la santé».

Depuis le début de cette crise sanitaire, des écoles ont été fermées et de nombreux Américains placés en quarantaine, mais la campagne présidentielle n'a pas été affectée.

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