France Mobilisation contre l'utilisation des LBD

ATS

31.1.2019 - 22:42

Avant la nouvelle journée de mobilisation des «gilets jaunes», une pétition contre l'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD) diffusée sur internet par un neurochirurgien bisontin avait récolté jeudi plus de 73'000 signatures.

«J'ai vu des photos de personnes blessées par LBD: les lésions sont gravissimes», a affirmé à l'AFP Laurent Thines, créateur de la pétition. «Quand on va manifester, on joue à la roulette russe avec sa vie», estime le neurochirurgien.

Chef de service au centre hospitalier de Besançon, il a lancé il y a deux semaines ce «moratoire sur l'utilisation des armes sublétales», appelant particulièrement au soutien du personnel soignant français.

Il y dénonce l'utilisation par les forces de l'ordre des LBD, mais aussi des grenades de désencerclement, «tout aussi dangereuses». «Le ministère de l'intérieur fixe le curseur de la violence», analyse-t-il.

«Dangerosité extrême»

«Ces armes utilisées sur des personnes parfois très jeunes ou âgées, exerçant leur droit à manifester, sont inacceptables», peut-on lire sur le site change.org, où le médecin souhaite «alerter sur (leur) dangerosité extrême».

Les lésions causées par les LBD «sont comparables à des blessures de guerre, des accidents graves de la route ou de grosses chutes», a expliqué Laurent Thines.

«Enucléation, amputation d'extrémité de membre, fracas maxillo-facial et dentaire, traumatisme cranio-cérébral»: la pétition, dont l'objectif est d'atteindre les 75'000 signatures, dresse une longue liste des blessures causées par ces armes sublétales.

Décision vendredi

Le Conseil d'Etat a examiné mercredi des recours demandant la suspension immédiate de l'usage du lanceur de balles de défense produit par la société suisse Brügger & Thomet, basée à Thoune (BE). La plus haute juridiction administrative française doit rendre sa décision vendredi matin.

Cette arme aurait été utilisée dans «9228 cas» lors de manifestations de «gilets jaunes» depuis le début du mouvement de contestation sociale mi-novembre, a indiqué Pascale Léglise, représentante du ministère de l'Intérieur lors d'une audience.

Selon le collectif militant «Désarmons-les», 20 personnes ont été gravement blessées à l'oeil - la plupart éborgnées - par la police depuis le début du mouvement. Samedi, l'acte 12 des «gilets jaunes» mettra notamment en avant les centaines de manifestants blessés, parfois gravement, depuis le début de la contestation, en réclamant la fin des «violences policières qui mutilent».

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