L'Ukraine, où des combats meurtriers opposent forces russes et ukrainiennes jusqu'aux portes de Kiev, a annoncé la mobilisation générale pour tenter de freiner l'offensive russe. Des explosions ont retenti vendredi à l'aube dans la capitale ukrainienne.
Volodymyr Zelensky a décrété la mobilisation générale en Ukraine.
Les forces russes resserraient vendredi leur étau autour de Kiev.
"Prenez le pouvoir entre vos mains", a lancé Vladimir Poutine vendredi à l'adresse de l'armée ukrainienne.
Des manifestants se sont mobilisés à travers le monde pour exprimer leur soutien à l'Ukraine, comme ici à Rome.
Poutine en personne sanctionné par les Occidentaux - Gallery
Volodymyr Zelensky a décrété la mobilisation générale en Ukraine.
Les forces russes resserraient vendredi leur étau autour de Kiev.
"Prenez le pouvoir entre vos mains", a lancé Vladimir Poutine vendredi à l'adresse de l'armée ukrainienne.
Des manifestants se sont mobilisés à travers le monde pour exprimer leur soutien à l'Ukraine, comme ici à Rome.
Deux fortes explosions ont été entendues dans le centre de Kiev, selon des journalistes de l'AFP. L'armée de terre ukrainienne a indiqué sur son compte Facebook que des «tirs de missiles» visaient la ville, précisant avoir détruit deux de ces engins en vol.
Regrettant que l'Ukraine soit «laissée seule» face à l'armée russe, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décrété jeudi soir la mobilisation générale et le rappel des réservistes sous 90 jours dans toutes les régions du pays. Il a également signalé la présence de «groupes de sabotage» russes à Kiev, dans une vidéo publiée vendredi sur le compte de la présidence.
Selon des sources militaires occidentales, l'armée russe se rapprochait de Kiev, où un couvre-feu a été imposé, avec l'intention de «décapiter le gouvernement» ukrainien et d'y installer à la place un gouvernement favorable à Moscou.
Supériorité aérienne russe «totale»
Le gouverneur de la région de Soumy (nord-est) a déclaré que «des engins [militaires russes, ndlr] sont partis de Soumy en direction de Kiev, beaucoup d'engins», ajoutant que des points de contrôle russes avaient été mis en place sur les routes menant la capitale depuis cette région.
Selon un haut responsable du renseignement occidental, «les défenses aériennes de l'Ukraine sont maintenant éliminées et elle n'a plus de force aérienne pour se protéger». La Russie a désormais une «supériorité aérienne totale» en Ukraine.
«Les Russes vont chercher dans les prochaines heures à masser une force écrasante autour de la capitale et la défense revient désormais aux forces terrestres et à la résistance populaire», a expliqué ce responsable.
Les forces militaires des Etats de l'OTAN ont été placées en état d'alerte et certaines unités vont faire mouvement pour renforcer le flanc Est de l'alliance. Un sommet de l'OTAN consacré à la crise en Ukraine se déroulera en visioconférence vendredi.
L'OTAN se déploie
Les Etats-Unis d'Amérique, qui n'enverront pas de troupes en Ukraine, défendront «le moindre pouce de territoire de l'OTAN», a assuré le président américain Joe Biden. Le Pentagone dépêchera quelque 7000 soldats de plus en Allemagne. Avec les renforts annoncés jeudi, les Etats-Unis auront plus de 90'000 soldats en Europe.
De son côté, la France va accélérer le déploiement dans le cadre de l'OTAN de soldats en Roumanie, pays frontalier de l'Ukraine, a annoncé le président français Emmanuel Macron à l'issue d'un sommet exceptionnel de l'UE à Bruxelles. Il a toutefois «laissé ouvert le chemin» du dialogue avec Moscou pour obtenir un arrêt de son offensive.
Sanctions contre Moscou
L'invasion a provoqué un tollé dans la communauté internationale. Les Etats-Unis et l'Albanie ont demandé un vote du Conseil de sécurité de l'ONU vendredi à 21h00 (heure suisse) sur un projet de résolution condamnant l'invasion de l'Ukraine et réclamant à la Russie le retrait immédiat de ses troupes.
Joe Biden, pour qui le maître du Kremlin va devenir «un paria sur la scène internationale», a imposé des restrictions aux exportations de produits technologiques vers la Russie. Les dirigeants des 27 pays de l'UE ont parallèlement pris des sanctions «massives» contre la Russie dans les secteurs de l'énergie, de la finance et des transports, mais sans l'exclure du réseau bancaire Swift, qui permet de recevoir ou d'émettre des paiements dans le monde entier.
Le Japon a aussi annoncé des sanctions contre Moscou, visant notamment l'exportation de composants électroniques vers la Russie. Moscou a de son côté promis une réplique «sévère» à ces mesures.
Des dizaines de morts
Le président Zelensky a dressé vendredi le dernier bilan des pertes côté ukrainien, civiles et militaires: au moins 137 morts et 316 blessés. L'armée ukrainienne a estimé vendredi les pertes matérielles russes à plus de 30 chars d'assaut, quelque 130 véhicules blindés de combat, sept avions et six hélicoptères.
Les deux camps faisaient des déclarations invérifiables, mais l'armée russe gagnait du terrain. Dans la région de Kherson, elle est présente dans plusieurs zones et contrôle Genichesky, ville à 300 km à l'ouest de la frontière russe.
Le ministère britannique de la défense a toutefois jugé «improbable que la Russie ait atteint ses objectifs militaires prévus» pour le premier jour de son attaque, soulignant «la résistance acharnée» des forces ukrainiennes.