La Russie a annoncé vendredi des sanctions contre huit responsables européens, dont le président du Parlement européen. Elle a pris cette décision en représailles à celles mises en place par l'UE en mars. Bruxelles se réserve le droit de riposter.
«L'Union européenne poursuit sa politique des mesures de restriction unilatérales illégitimes visant des citoyens et des organisations russes», a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué, accusant l'UE de chercher à entraver «à tout prix le développement» de la Russie.
Selon le communiqué, la Russie interdit notamment l'entrée sur son territoire à huit responsables européens, parmi lesquels le président du Parlement européen David Maria Sassoli, un Italien, et une vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova, une ressortissante tchèque chargée des Valeurs et de la Transparence.
Parmi les personnes visées figure aussi Asa Scott, une responsable d'un laboratoire spécialisé dans les substances hautement toxiques en Suède qui a confirmé les conclusions d'un laboratoire allemand sur l'empoisonnement de l'opposant russe Alexeï Navalny.
«Les menaces ne nous feront pas taire»
M. Sassoli a dénoncé cette décision en assurant sur son compte Twitter: «aucune sanction ou intimidation n'empêchera l'@Europarl_EN (Le Parlement européen) ou moi-même de défendre les droits humains, la liberté et la démocratie». «Les menaces ne nous feront pas taire», a-t-il souligné.
L'Union européenne a elle condamné la décision «inacceptable» et injustifiée des autorités russes Elle «se réserve le droit de prendre les mesures appropriées en réponse», ont averti dans une déclaration commune les présidents des trois institutions de l'UE. Les sanctions européennes sont une compétence des Etats membres de l'UE et l'unanimité est requise pour leur adoption.
L'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt a appelé l'UE à «aller au-delà des sanctions symboliques» et à «frapper les oligarques» proches du président russe Vladimir Poutine.
Violations des droits humains
Selon le communiqué de Moscou, la Russie riposte aux sanctions imposées par l'UE le 2 et le 22 mars à de hauts responsables russes. Des actes visant aux yeux de Moscou à «lancer un défi ouvert à l'indépendance de la politique intérieure et extérieure russe».
Le 2 mars, l'UE a annoncé sa décision d'imposer des mesures restrictives à l'encontre de quatre Russes responsables selon l'UE de graves violations des droits humains, notamment des arrestations et des détentions arbitraires, ainsi que de la répression massive et systématique de la liberté de réunion pacifique en Russie.
Ces mesures comprenaient notamment l'interdiction d'entrée sur le territoire de l'UE et le gel des avoirs de ces hauts responsables, parmi lesquels le chef du Comité d'enquête russe Alexandre Bastrykine et le procureur général Igor Krasnov.
Le 22 mars, le Conseil de l'UE a décidé d'introduire des mesures restrictives contre les responsables de violations graves des droits humains dans divers pays du monde, notamment pour la torture et la répression contre les personnes LGBT et les opposants politiques en Tchétchénie, république du Caucase russe.