EspoirMoscou réduira «radicalement» son activité militaire en Ukraine
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29.3.2022 - 14:51
Les pourparlers entre la Russie et l'Ukraine mardi à Istanbul ont été «substantiels», ont estimé les négociateurs des deux camps après trois heures de discussions. Les négociations ouvrent la voie à une rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pour mettre fin au conflit qui a débuté il y a plus d'un mois.
Keystone-SDA, cc
29.03.2022, 14:51
29.03.2022, 17:49
ATS
A l'issue de ces négociations qui se tenaient au palais de Dolmabahçe à Istanbul, le chef de la délégation russe et représentant du Kremlin, Vladimir Medinski, a fait état de «discussions substantielles» et dit que les propositions «claires» de l'Ukraine en vue d'un accord allaient être «étudiées très prochainement et soumises au président» Vladimir Poutine.
Il a estimé qu'un sommet entre MM. Poutine et Zelensky serait possible en cas d'accord pour mettre fin aux hostilités. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Moscou avait toujours écarté cette proposition de Kiev.
Signe que les discussions ont avancé, le vice-ministre de la Défense russe Alexandre Fomine a annoncé que Moscou allait «réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv», dans le nord du pays, les négociations sur un accord sur la neutralité de l'Ukraine «entrant dans une phase pratique».
De son côté, le négociateur en chef ukrainien David Arakhamia a aussi estimé que les conditions étaient désormais «suffisantes» pour une rencontre au sommet entre MM. Poutine et Zelensky.
«Accord international»
M. Arakhamia a précisé que Kiev réclamait un «accord international» signé par plusieurs pays garants qui «agiront de façon analogue à l'article 5 de l'OTAN et même de façon plus ferme». L'article 5 du traité de l'Alliance atlantique stipule qu'une attaque contre l'un de ses membres est une attaque contre tous.
M. Arakhamia a cité, parmi les pays que l'Ukraine voudrait avoir comme garants, les Etats-Unis, la Chine, la France et la Grande-Bretagne – membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU – mais aussi la Turquie, l'Allemagne, la Pologne et Israël. Kiev demande également que cet accord n'interdise en rien l'entrée de l'Ukraine dans l'UE. Les marchés financiers ont aussitôt réagi favorablement.
Pourparlers sur la Crimée
Pour résoudre la question spécifique de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, Kiev propose «15 ans» de pourparlers russo-ukrainiens séparés, selon un autre négociateur ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.
Les deux délégations avaient été accueillies par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui les avait exhortées à mettre un terme à cette «tragédie». L'invasion russe a déjà contraint près de 3,9 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, selon l'ONU.
Abramovitch médiateur
L'oligarque russe Roman Abramovitch, visé par des sanctions européennes et qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, était présent aux négociations d'Istanbul. Après une réunion dans la capitale ukrainienne début mars, le milliardaire a présenté des symptômes qui font penser à un possible empoisonnement.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov avait cependant balayé les accusations d'empoisonnement, estimant qu'elles faisaient «partie de la guerre de l'information». Un responsable ukrainien avait également appelé à écarté ces «spéculations».
Reprise de terrain
Quant aux combats sur le terrain, le ministre russe de la Défense a estimé que «dans l'ensemble, les objectifs de la première étape (de l'offensive lancée le 24 février) étaient atteints».
Dans le sud, trois couloirs humanitaires ont été mis en place mardi, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol, après une suspension lundi des évacuations de civils, a indiqué la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
M. Zelensky a accusé mardi les Russes de «crime contre l'humanité» à Marioupol, cité portuaire stratégique sur la mer d'Azov dont l'armée russe tente de s'emparer depuis fin février, où environ 160'000 personnes seraient toujours coincées.