FranceNom d'un possible premier ministre: le blocage persiste à gauche
ATS
15.7.2024 - 11:57
Incapable de s'accorder sur un candidat pour le poste de premier ministre, la gauche française peine à surmonter ses divergences, tandis que l'actuel locataire de Matignon, Gabriel Attal, réunit lundi ses troupes à l'ouverture d'une semaine décisive.
15.07.2024, 11:57
ATS
En attendant la mise en place de la nouvelle législature et l'élection très attendue du prochain président de l'Assemblée nationale, jeudi, le Nouveau Front populaire, la coalition des partis de gauche arrivée en tête du second tour des législatives anticipées, n'a toujours pas trouvé d'accord sur une équipe gouvernementale.
Le nom d'Huguette Bello, présidente de La Réunion (département français de l'Océan indien) et proche de La France insoumise (LFI, gauche radicale), proposé par les communistes la semaine passée, n'a pas convaincu le Parti socialiste (PS). La piste a été abandonnée durant le week-end. Elle-même s'est désistée lundi.
Les tensions les plus fortes opposent Insoumis et socialistes, les deux principaux groupes du NFP se disputant le leadership à gauche dans la nouvelle Assemblée.
«Si ça bloque aujourd'hui, c'est la faute du Parti socialiste, clairement», a lancé sur les médias RMC et BFMTV le coordinateur de LFI Manuel Bompard, dénonçant «les oppositions systématiques, les blocages, les veto» émanant selon lui du PS «sur toutes les candidatures».
Cap sur la présidence de l'Assemblée
Pour sortir de l'ornière, le premier secrétaire du PS Olivier Faure, candidat officiel des socialistes pour Matignon, a proposé sur la chaîne France 2 «d'élargir» le prisme à «quelqu'un de l'extérieur».
«Il faut chercher à trouver la personnalité, peut-être issue de la société civile, qui permettra d'avancer ensemble», a-t-il expliqué, sans toutefois citer de nom.
Les Insoumis, de leur côté, ont érigé une autre priorité pour le NFP: s'accorder sur une candidature commune au poste stratégique de président de l'Assemblée, dont l'élection a lieu jeudi.
«C'est cette première partie qu'il faut gagner maintenant. Plus on va perdre du temps dans d'autres discussions et plus on va être fragilisé», a remarqué Manuel Bompard.
La gauche joue gros sur cette élection: une partie du camp présidentiel tente en effet depuis plusieurs jours de bâtir une majorité alternative au NFP pour ce poste-clé, que Yaël Braun-Pivet entend bien conserver.
Un accord avec la droite, par exemple, pourrait permettre au bloc central de dépasser la gauche en nombre de voix.
Démission Attal bientôt acceptée
La question du front républicain contre le Rassemblement national, que la gauche aimerait poursuivre à l'Assemblée nationale en privant le parti d'extrême droite de tout poste à responsabilités, est également l'un des sujets de la semaine.
Mais plusieurs cadres macronistes, dont Mme Braun-Pivet, y sont opposés.
Cela vaut à la présidente sortante d'être accusée de s'entendre avec le RN pour conserver son poste, ce qu'elle a démenti. Un tel accord avec le RN, arrivé troisième des élections et qui compte quelque 143 députés sur 577 avec ses soutiens, serait «inimaginable», a dénoncé Olivier Faure.
Ce dossier devrait logiquement s'inviter à l'ordre du jour d'une réunion du groupe parlementaire Renaissance – le parti d'Emmanuel Macron – convoquée lundi matin par Gabriel Attal.
Elu samedi à la tête du groupe à l'Assemblée, il cumule pour le moment ce poste avec celui de premier ministre tant qu'Emmanuel Macron n'accepte pas sa démission.
Cela devrait être le cas «mardi ou mercredi», a glissé lundi le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin. Un conseil des ministres est d'ailleurs prévu mardi à 11h30, a-t-on appris de source ministérielle.
La stratégie présidentielle devrait aussi être affinée lors d'une réunion des chefs de parti du camp macroniste autour d'Emmanuel Macron à midi à l'Elysée, selon l'entourage du chef de l'Etat.
Dette préoccupante
Au coeur du flou politique, une chose est certaine pour le futur gouvernement: il récupérera des finances publiques dans le rouge. Dans un épais rapport présenté lundi matin, la Cour des comptes dresse en effet un bilan préoccupant.
La nécessité de réduire la dette est un «impératif» qui «doit être partagé» par toutes les forces politiques, a averti son premier président Pierre Moscovici.