Migrants Nouveau bras de fer ONG/Salvini résolu

ATS

5.7.2019 - 15:05

«Le décret est illégitime, car il ne peut s'appliquer à un navire qui a effectué une opération de secours pour sauver des vies», a réagi Mediterranea, reprenant les termes de la juge ayant invalidé l'arrestation de Carola Rackete (photo), capitaine du Sea-Watch qui avait ignoré un décret similaire.
«Le décret est illégitime, car il ne peut s'appliquer à un navire qui a effectué une opération de secours pour sauver des vies», a réagi Mediterranea, reprenant les termes de la juge ayant invalidé l'arrestation de Carola Rackete (photo), capitaine du Sea-Watch qui avait ignoré un décret similaire.
Source: KEYSTONE/EPA ANSA/PASQUALE CLAUDIO MONTANA LAMPO

Le gouvernement maltais a annoncé vendredi envoyer un navire militaire chercher la cinquantaine de migrants secourus jeudi par le voilier d'un collectif de gauche Mediterranea. Celui-ci insistait pour les faire débarquer à Lampedusa malgré le veto de Matteo Salvini.

Les migrants -54 selon Mediterranea, 55 selon le communiqué maltais- seront accueillis à La Valette. En contrepartie, «l'Italie accueillera 55 migrants de Malte», a ajouté le communiqué, alors que les arrivées dans le tout petit pays méditerranéen ont bondi cette année.

Cet accord entre Rome et La Valette ne préjuge en rien des responsabilités dans l'opération de sauvetage menée par Mediterranea, «mais s'inscrit dans une initiative qui promeut un esprit européen de coopération et de bonne volonté entre Malte et l'Italie», a précisé le communiqué maltais.

Devant Lampedusa

Le voilier, affrété par le collectif italien de gauche et d'extrême gauche Mediterranea, a secouru les migrants jeudi après-midi, devançant une vedette des gardes-côtes libyens envoyée par Tripoli, et se trouve actuelle devant Lampedusa, escorté par le navire humanitaire espagnol Open Arms.

M. Salvini, ministre italien de l'Intérieur, avait signé dans la soirée un décret lui interdisant de pénétrer dans les eaux italiennes, en vertu d'un décret-loi entré en vigueur début juin pour lutter contre les ONG de secours en mer qu'il considère comme complices des passeurs.

«Le décret est illégitime, parce qu'il ne peut pas s'appliquer à un navire qui a effectué une opération de secours pour sauver des vies en mer», a réagi Mediterranea sur les réseaux sociaux, reprenant les termes utilisés mardi par la juge ayant invalidé l'arrestation de Carola Rackete, la capitaine du Sea-Watch qui avait volontairement ignoré un décret similaire.

Proposition accueillie favorablement

Le collectif avait accueilli favorablement une proposition de débarquer les migrants à Malte, tout en précisant que le voilier de 18 mètres n'était pas en mesure de parcourir les 100 milles nautiques le séparant de Malte avec une cinquantaine de personnes à bord.

«Ma basta !» (Ca suffit), a tonné M. Salvini vendredi matin à la radio. Si le «navire gauchiste» ne prend pas la direction de Malte, «il est clair que ce sera le énième acte de désobéissance, de violence et de piraterie. Moi je ne cède pas».

Malgré cette fermeté affichée, 69 migrants ont débarqué ces dernières 24 heures à Lampedusa, ont rapporté les médias italiens: 55 jeudi après avoir été secourus par des vedettes de la police et des garde-côtes italiens et 14 autres, parmi lesquels deux femmes et quatre enfants, arrivés directement en barque vers minuit dans le petit port.

Autre sauvetage

Le navire d'une ONG allemande a par ailleurs secouru vendredi matin 65 migrants au large de la Libye. Il attend désormais une réponse pour leur prise en charge de Malte, Rome et Tripoli.

Le «Alan Kurdi» a repéré l'embarcation, un bateau pneumatique surchargé, au petit matin, a indiqué l'ONG Sea-Eye. Le navire avait un moteur fonctionnel et suffisamment de carburant, par contre ses occupants n'avaient ni téléphone satellite ni GPS.

«Les gens à bord ont une chance incroyable d'avoir été repérés aux jumelles au petit matin. Sans téléphone avec guidage par satellite et sans connaissances nautiques, ces jeunes gens auraient sans doute disparu», a jugé Gorden Isler, un responsable du «Alan Kurdi», dans un communiqué.

Selon le communiqué de Sea-Eye, ni Malte, ni l'Italie ni les autorités libyennes n'ont répondu aux appels de l'ONG.

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