Birmanie/Bangladesh Nouvel appel à l'ONU contre l'armée birmane

ATS

14.5.2019 - 11:41

Le président de la Mission d'établissement des faits sur les violences en Birmanie Marzuki Darusman (à gauche) et ses deux collègues ciblent le gouvernement birman et demandent de couper le financement de l'armée de ce pays (archives).
Le président de la Mission d'établissement des faits sur les violences en Birmanie Marzuki Darusman (à gauche) et ses deux collègues ciblent le gouvernement birman et demandent de couper le financement de l'armée de ce pays (archives).
Source: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

La Mission indépendante d'établissement des faits sur les violences contre les Rohingyas en Birmanie demande de couper tout soutien financier à l'armée birmane. Le gouvernement n'a pas fait suffisamment pour protéger la population, selon elle.

«Il n'y a eu aucun mouvement vers une résolution de la crise», a déploré mardi le président de la Mission, Marzuki Darusman, au terme d'une visite deux jours dans quatre pays. Pire encore, le gouvernement ne cherche pas à l'améliorer, selon son collègue Christopher Sidoti. «La situation demande une augmentation de la pression internationale», affirme-t-il.

La Mission a répété son appel à poursuivre six hauts responsables de l'armée birmane pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Parmi ceux-ci, un était venu en Suisse en voyage officiel en 2017.

Les trois enquêteurs ne se sont pas rendus en Birmanie où l'accès ne leur est pas autorisé par le gouvernement. Mais ils ont rencontré certains du millions de Rohingyas réfugiés environ dans le camp de Kutupalong au Bangladesh. Ceux-ci leur ont relayé leurs besoins de justice, d'éducation ou encore de conditions adaptées pour retourner dans leur pays qui ne sont pas honorées en raison de la violence et de la situation humanitaire.

De nouveaux affrontements ont fait récemment plus de 30'000 déplacés dans l'Etat birman de Rakhine. Les membres de la Mission ont également pu rejoindre la partie au Bangladesh d'une zone à la frontalière où sont toujours bloqués environ 4000 Rohingyas. Outre les réfugiés, ils ont rencontré des responsables gouvernementaux, d'agences onusiennes, d'acteurs régionaux et de travailleurs humanitaires.

Ils doivent rendre en septembre prochain leur rapport final devant le Conseil des droits de l'homme. Ils remettront aussi leurs données et preuves au nouveau mécanisme d'investigations indépendant sur la Birmanie, chargé de rassembler et préserver des preuves qui pourront être utilisées par des tribunaux nationaux ou internationaux.

Retour à la page d'accueil