Guerre Israël-HamasNouvel échange otages contre prisonniers prévu au 3e jour de trêve
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26.11.2023 - 11:55
Un nouvel échange d'otages du Hamas contre des prisonniers palestiniens est prévu dimanche au 3e jour de la trêve entre Israël et le mouvement gouvernant Gaza. Le Hamas confirme en outre la mort d'un haut chef militaire et de trois cadres.
Keystone-SDA, bas
26.11.2023, 11:55
26.11.2023, 12:09
ATS
Signe de la fragilité de la trêve, les libérations de samedi ont été retardées de plusieurs heures, le Hamas accusant Israël de ne pas respecter les termes de l'accord conclu mercredi sous l'égide du Qatar, avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte.
Dans le même temps, les camions d'aide humanitaire continuent à entrer par centaines dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens meurtriers en représailles à l'attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.
Au total, le Hamas a déjà remis vendredi et samedi au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) 41 otages israéliens et étrangers détenus à Gaza, pendant qu'Israël a libéré 78 prisonniers palestiniens.
L'accord prévoit l'échange de 50 otages du Hamas contre 150 prisonniers palestiniens tout au long des quatre jours de cette trêve, qui peut être prolongée et offre un premier répit à la population de Gaza.
Liste des otages qui doivent être libérés
Le gouvernement israélien a indiqué disposer de la liste des personnes enlevées qui doivent être libérées dimanche, mais n'a dévoilé ni leur identité, ni leur nombre, ni l'heure prévue.
Le porte-parole de l'armée israélienne Doron Spielman a évoqué une «tactique dilatoire» du Hamas dans le cadre de la «guerre psychologique», après la libération retardée, samedi soir, de 17 otages.
Les brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste, ont diffusé une vidéo montrant les 13 Israéliens et quatre Thaïlandais montant dans des 4x4 du CICR peu avant minuit. Une jeune femme, une cheville bandée et marchant avec des béquilles, a été allongée sur un brancard. Tous sont arrivés en Israël peu après, via l'Egypte.
A Tel-Aviv, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés samedi soir sur la Place des otages. «Sortez-les de l'enfer», pouvait-on lire sur une banderole.
Près de 15'000 morts à Gaza
L'armée a estimé à 240 le nombre total d'otages enlevés par le Hamas le 7 octobre. Selon les autorités israéliennes, 1200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de l'attaque.
En représailles, Israël a promis d'«éliminer» le Hamas, bombardant sans relâche le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu'à la trêve.
Dans la bande de Gaza, 14'854 personnes, en écrasante majorité des civils, dont 6150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées par les bombes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.
Détenus israéliens libérés
Tard samedi, Israël a annoncé avoir libéré un second groupe de 39 prisonniers palestiniens, tous des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, comme la veille.
En Cisjordanie occupée, des convois de voitures où flottaient des drapeaux des différents mouvements palestiniens, Hamas en tête, ont défilé dans les rues, escortant un bus du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui transportait les détenus libérés.
«Longue vie à la résistance et longue vie à tous ceux qui l'ont soutenue», a lancé un prisonnier libéré, Wael Bilal Mashy, acclamé par la foule à son retour à Al-Bireh.
Prisonnière célèbre à Jérusalem-Est
A Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, les célébrations ont été plus discrètes. Les membres des forces de sécurité israéliennes casqués et armés étaient particulièrement nombreux dans la maison d'Israa Jaabis, 39 ans, la prisonnière la plus connue de la liste.
Elle avait été condamnée à 11 ans de prison pour avoir fait exploser une bonbonne de gaz qu'elle transportait dans le coffre de sa voiture à un barrage en 2015, blessant un policier. Sa photo dans un tribunal israélien, levant ses doigts atrophiés, le visage en partie brûlé, est régulièrement brandie pour illustrer les souffrances des prisonniers palestiniens.
«J'ai honte de parler de réjouissance alors que toute la Palestine est blessée», a-t-elle affirmé à des journalistes dans le salon familial dans son quartier de Jabal Moukkaber, aux côtés de son fils Moatassem, 13 ans. «Ils doivent libérer tout le monde», a-t-elle plaidé.
Le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Herzi Halevi, a lui prévenu que la guerre n'était pas finie. «Nous recommencerons à attaquer Gaza dès que la trêve sera terminée», a-t-il assuré.
Convois humanitaires à Gaza
L'accord de trêve inclut aussi l'entrée d'aide humanitaire et de carburant à Gaza, où Israël a imposé un siège total depuis le 9 octobre. Ces cargaisons, dont l'entrée depuis l'Egypte est soumise au feu vert israélien, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.
Un total de 248 camions chargés d'aide sont entrés samedi dans la bande de Gaza, dont 61 ont livré de l'eau, de la nourriture et du matériel médical dans le nord du territoire, selon l'ONU.
Des habitants rentrent malgré la menace
L'armée israélienne considère le tiers nord de l'enclave comme une zone de combats abritant le centre des infrastructures du Hamas. Elle a ordonné à la population de partir et interdit à quiconque d'y revenir.
Malgré cet avertissement, des milliers d'habitants de Gaza déplacés ont profité de la pause dans les combats pour tenter de rentrer chez eux dans le nord. Selon le ministère de la Santé du Hamas, sept de ces personnes ont été blessées samedi par des tirs israéliens.
Ville de Gaza en ruines
«Nous sommes sans armes. Nous sommes des civils», déclare Mahmoud Masood, debout entre les décombres à Jabaliya, dans le nord. «Pourquoi ont-ils détruit nos maisons?»
Dans la ville de Gaza transformée en champ de ruines, des habitants, certains trainant de maigres baluchons, parcouraient dans la poussière, entre les amas de gravats, les rues bordées d'immeubles dévastés, selon des images de l'AFP.
Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l'ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur 2,4 millions d'habitants.
Nouveaux morts en Cisjordanie
Huit Palestiniens ont par ailleurs été tués en 24 heures lors de plusieurs incidents avec l'armée israélienne en Cisjordanie, selon le ministère palestinien de la Santé. Le territoire est occupé par Israël depuis 1967 en violation du droit international.
Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza ont continué samedi à recevoir de nombreux blessés évacués du nord. Mais selon Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, «ils n'ont plus ni la capacité d'accueil ni l'équipement» pour faire face à cet afflux.