L'armée américaine a mené samedi une nouvelle frappe contre des sites des rebelles Houthis au Yémen, après que ces derniers ont renchéri dans leurs menaces contre le trafic maritime international en mer Rouge. Un site de radar a été visé, selon l'armée américaine.
L'attaque de samedi matin a été menée par le destroyer USS Carney avec des missiles Tomahawk (cliché symbolique/Keystone archives).
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni disent avoir visé des sites militaires, notamment un radar à l'aéroport de Sanaa.
Nouvelle frappe américaine contre les rebelles Houthis au Yémen - Gallery
L'attaque de samedi matin a été menée par le destroyer USS Carney avec des missiles Tomahawk (cliché symbolique/Keystone archives).
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni disent avoir visé des sites militaires, notamment un radar à l'aéroport de Sanaa.
Tôt samedi, la chaîne des Houthis, al-Masirah, a fait état de bombardements américains et britanniques sur au moins un site de la capitale Sanaa. Le commandement militaire central des Etats-Unis (CENTCOM) a confirmé des frappes américaines vers 03h45 locales samedi.
Des frappes américaines et britanniques avaient déjà visé vendredi matin des sites militaires tenus par les Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen, dont la capitale Sanaa. Dans la foulée, le président américain Joe Biden avait averti les Houthis d'autres raids sur leurs positions s'ils ne mettaient pas un terme à leurs tirs en mer Rouge.
Les rebelles Houthis ont menacé de riposter aux frappes menées vendredi par les Etats-Unis et le Royaume-Uni au Yémen en s'en prenant aux intérêts de ces deux pays, considérés désormais comme des «cibles légitimes». «Au moins un missile», qui n'a touché aucun navire, a ensuite été tiré, a indiqué l'armée américaine
L'attaque de samedi matin a été menée par le destroyer USS Carney avec des missiles Tomahawk.
Frappes multiples
Le mouvement des Houthis fait partie de «l'axe de la résistance» établi par l'Iran, qui réunit dans la région des groupes hostiles à Israël, notamment le Hezbollah libanais et des groupes armés en Irak et en Syrie.
Les frappes américaines et britanniques de vendredi, «73 raids», ont visé des sites militaires à Sanaa et dans les gouvernorats de Hodeida (ouest), Taëz (sud), Hajjah (nord-ouest) et Saada (nord), selon les Houthis. L'armée américaine a évoqué 30 positions militaires ciblées sur un total de plus de 150 frappes.
Joe Biden a parlé d'une opération menée «avec succès», évoquant une action «défensive» pour protéger notamment le commerce international. Reprochant aux Houthis d'avoir ignoré «les avertissements répétés de la communauté internationale», le premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait qualifié les frappes de mesures «nécessaires [...] en état de légitime défense».
«Une agression flagrante»
Le Kremlin a condamné des frappes occidentales «illégitimes du point de vue du droit international», tout comme le président turc, Recep Tayyip Erdogan, parlant d'une réponse «disproportionnée».
Et, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le représentant de la Russie, Vassili Nebenzia, a fustigé une «agression flagrante» et une «frappe massive» contre «la population du pays dans son ensemble».
L'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a, elle, prévenu qu'aucun navire n'était à l'abri de la menace. «Nous ne pouvons pas tolérer que des voyous harcèlent le transport international», a déclaré au Telegraph le ministre britannique de la Défense Grant Shapps, appelant l'Iran à ce que ses «intermédiaires» dans la région, comme les Houthis ou le Hezbollah, «cessent leurs activités».
Lors d'un entretien avec Liu Jianchao, à la tête de la division internationale du comité central du parti communiste chinois, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a souligné «l'importance de maintenir et de défendre les droits et libertés de navigation en mer Rouge» tout en évitant «une nouvelle escalade».
12% du commerce mondial
Les attaques des Houthis, menées avec des missiles et des drones, ont poussé de nombreux armateurs à délaisser le couloir de la mer Rouge entre Europe et Asie, au prix d'une hausse des coûts et temps de transport, le dernier en date étant vendredi la compagnie de transport maritime danoise Torm.
Pour y faire face, Washington a mis en place en décembre une coalition multinationale afin de protéger le trafic maritime dans cette zone par où transite 12% du commerce mondial.
En début de semaine, le Conseil de sécurité de l'ONU avait exigé l'arrêt «immédiat» des attaques des Houthis et Washington avait averti de représailles en cas de nouvelles attaques en mer Rouge. Mais jeudi, les Houthis ont tiré un autre missile antinavire. Et dès le lendemain matin, les frappes américaines et britanniques ont retenti.
ATS