Plus de 300 blessésNouvelle journée de violences à Jérusalem-Est: plus de 300 blessés
ATS
10.5.2021 - 17:30
Keystone-SDA
10.05.2021, 17:30
10.05.2021, 17:34
ATS
Jets de pierres, gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc: de nouveaux affrontements ont opposé lundi fidèles palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Elles ont fait plus de 300 blessés, en majorité palestiniens.
Face à l'escalade, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU est prévue plus tard dans la journée, à la demande de la Tunisie, sur la situation à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
Alors que les appels internationaux au calme se multiplient, le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a menacé Israël d'une escalade militaire si ses forces ne se retiraient pas d'ici de l'Esplanade des Mosquées lundi 18h00 (17h00 suisses). Il a suggéré des frappes en cas de refus de la part des autorités israéliennes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté salué la «fermeté» des forces de l'ordre pour garantir la «stabilité» à Jérusalem. L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a elle dénoncé une «agression barbare» des forces israéliennes.
Sept blessés dans un état critique
Tôt le matin, des centaines de Palestiniens ont lancé des projectiles en direction des forces israéliennes positionnées à l'intérieur de l'esplanade des Mosquées, a constaté l'AFP. Les policiers ont riposté en tirant des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes.
Selon le Croissant rouge palestinien, plus de 305 Palestiniens ont été blessés, dont plus de 200 évacués dans des ambulances sirènes hurlantes dans des hôpitaux. Sept patients sont dans un état critique.
En début d'après-midi, les affrontements ont cessé sur le troisième lieu saint de l'islam, dont l'accès a été limité en journée aux fidèles âgés de 40 ans et plus. Mais la situation reste tendue.
Les violences ont coïncidé avec «la Journée de Jérusalem», célébrée lundi selon le calendrier hébraïque pour marquer la conquête de Jérusalem-Est par Israël en 1967. Une marche à laquelle doivent participer des milliers d'Israéliens est prévue en soirée dans la Vieille ville quadrillée par les policiers qui ont demandé aux Palestiniens de ne pas sortir de chez eux pour éviter des violences.
«Chose grave»
A l'hôpital Maqassed, où ont été transportés un grand nombre de blessés, le dr Adnane Farhoud, directeur général de l'établissement, a fait état de plusieurs blessures au visage et aux yeux par des balles en caoutchouc. «Nous craignons qu'une chose grave ne se produise aujourd'hui», a-t-il dit.
La police israélienne, qui garde les accès de l'esplanade a fait état d'au moins neuf blessés dans ses rangs. Elle a averti qu'elle ne laisserait «pas des extrémistes menacer la sécurité du public.»
Israël a proclamé l'ensemble de Jérusalem sa capitale «éternelle et indivisible», tandis que les Palestiniens ambitionnent de faire du secteur oriental la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
La question de Jérusalem constitue l'une des principales pierres d'achoppement dans les négociations de paix israélo-palestiniennes au point mort depuis plusieurs années.
Familles menacées d'expulsion
Vendredi soir, plus de 200 personnes, en grande majorité des Palestiniens mais aussi des policiers israéliens, ont été blessées. Le calme est revenu sur l'esplanade ce week-end, mais les heurts ont continué entre Palestiniens et policiers israéliens dans d'autres secteurs de Jérusalem-Est, faisant plus d'une centaine de blessées, selon le Croissant rouge palestinien.
L'un des vecteurs de tension des dernières semaines à Jérusalem-Est est le sort de familles palestiniennes du quartier de Cheikh Jarrah menacées d'expulsion au profit de colons juifs. Une audience de la Cour suprême israélienne dans cette affaire prévue lundi a été reportée sine die.
Dans la bande de Gaza, des ballons incendiaires et des roquettes ont été lancés dans la nuit vers le sud du territoire israélien limitrophe, en appui aux manifestants de Jérusalem. Deux des sept roquettes ont été interceptées par le système anti-missiles et trois sont tombées dans des terrains vagues, selon l'armée. En représailles, l'armée a tiré «contre des postes militaires» du Hamas à Gaza et fermé le point de passage d'Erez avec Israël.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a averti que la «résistance» palestinienne ne «restera pas les bras croisés».
Appels au calme
Craignant l'escalade, les Etats-Unis ont appelé dès vendredi Israéliens et Palestiniens à cesser la violence et exprimé leur inquiétude quant à «l'expulsion potentielle des familles palestiniennes de Cheikh Jarrah». L'Union européenne ainsi que plusieurs pays arabes ont appelé au calme et à la retenue. La Suisse avait appelé dimanche toutes les parties au conflit au calme.
La Turquie a appelé «le monde à agir pour mettre fin à cette agression israélienne interminable contre des civils non armés sur leur propre terre».