France Nouvelle journée de grève en France

ATS

16.1.2020 - 21:47

Nouvelle journée de grève en France
Nouvelle journée de grève en France
Source : KEYSTONE

Après six semaines de conflit et un trafic SNCF revenant progressivement à la normale, la mobilisation a reflué jeudi dans la rue. Mais les syndicats opposés à la réforme des retraites s'affirment «déterminés» pour la suite avec un nouveau rendez-vous le 24 janvier.

Selon le ministère de l'Intérieur, 187'000 personnes ont manifesté jeudi en France, dont 23'000 à Paris, après 149'000 samedi dernier et 452'000 le 9 janvier de même source. Cette journée, à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC et trois organisations de jeunesse), est la 6e depuis le 5 décembre.

Dans la capitale, ils étaient 250'000 selon la CGT (370'000 le 9 janvier), 28'000 selon le comptage réalisé par le cabinet Occurrence pour un collectif de médias (44'000 le 9 janvier). Le cortège s'y est déroulé dans le calme de Montparnasse à la Place d'Italie. La préfecture de police a annoncé avoir procédé à 11 interpellations.

Enseignants, avocats, cheminots

A Paris et en régions, ce sont en grande majorité des enseignants qui ont manifesté, malgré des taux de grévistes en baisse dans l'Éducation nationale (6,6% dans le primaire et 6,83% dans les collèges et lycées, selon le ministère à la mi-journée), mais aussi des avocats en robe, cheminots, égoutiers, dockers, salariés du privé ou encore des étudiants et lycéens...

Clarisse Delalondre, rencontrée à Paris, fait de la recherche chez EDF et est déléguée CGT Énergie. Avec «43 jours de grève dans les pattes», elle estime qu'«il faut qu'on continue la grève, qu'on la développe même, c'est un mouvement inédit. On ne peut pas se laisser faire, ce sont nos acquis !«.

Un peu plus loin, Laure, cheminote de 24 ans encartée à la CGT, reconnaît que «c'est vrai que si on était tous ensemble, avec le secteur privé, ce serait mieux». Mais elle ajoute que «dans le privé, c'est dur de faire grève».

«La détermination est toujours aussi grande», a assuré le numéro un de la CGT Philippe Martinez. «Il n'est jamais trop tard pour faire céder un gouvernement». Mais «il n'y a pas l'idée que le gouvernement aurait bougé en quoi que ce soit», a estimé Benoît Teste (FSU), reconnaissant que «la lassitude, c'est le risque de ce mouvement».

Blouses blanches à terre

A Dijon, où 2000 personnes ont manifesté, on pouvait lire «Après 50 ans, c'est difficile. Après 60 ans, c'est impossible» ou «on ne veut pas perdre notre vie à la gagner» sur des pancartes.

A Lille, avant la manifestation, une soixantaine de professionnels du secteur paramédical ont jeté leurs blouses blanches devant les locaux de l'Assurance maladie, pour protester contre la perte de leur système autonome.

«Nous, on est particulièrement concernés par la question de la pénibilité avec le travail de nuit ou le fait qu'on respire des produits qui ne sont pas très bons», a expliqué Jérémy Colin, 42 ans, opérateur à la raffinerie de Donges, qui défilait à Saint-Nazaire, où militants CGT côtoyaient des «gilets jaunes».

Quatre raffineries sur sept «connaissent des difficultés temporaires dans leurs expéditions», de même que deux dépôts de carburant «sur environ 200», selon le ministère de la Transition écologique et solidaire. Les accès aux terminaux du port de Nantes-Saint-Nazaire, le premier de la façade Atlantique, étaient toujours bloqués jeudi à l'appel de la fédération CGT ports et docks.

Trafic quasi-normal des TGV

Côté transports, la circulation continue de s'améliorer à la SNCF, avec un trafic «quasi normal» des TGV et 8 TER sur 10 prévus vendredi. L'entreprise ferroviaire est selon son PDG Jean-Pierre Farandou, «pas très loin du milliard» d'euros de pertes depuis le début du mouvement. Un plan d'économie est prévu en février.

Si la mobilisation baisse, elle reste en tout cas soutenue majoritairement par l'opinion publique, selon plusieurs sondages. Et l'intersyndicale a déjà appelé à de nouvelles actions et manifestations la semaine prochaine, avec une 7e journée d'actions nationale en point d'orgue, vendredi 24 janvier, à l'occasion de l'examen du projet de loi retraites en conseil des ministres.

Le futur système universel de retraite «suscite beaucoup d'interrogations», a reconnu jeudi soir sur BFMTV Laurent Berger, le leader de la CFDT. «Il faut sortir des ambiguïtés, des imprécisions», dire «plus exactement» ce qu'est ce système, davantage «expliquer les transitions» et préciser «comment se finance cette réforme».

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