Nouvelle aide militaire à l'Ukraine d'un côté, renforcement des sanctions contre la Russie d'un autre côté: les Occidentaux durcissent mercredi leurs positions après la récente découverte de nombreux cadavres près de la capitale de l'Ukraine, suite à un retrait russe.
Le pape François a déployé et embrassé un drapeau ukrainien venant de la "ville martyrisée" de Boutcha.
Un immeuble a été quasiment entièrement détruit par l'armée russe à Borodyanka.
Une enquête est en cours sur les civils tués à Boutcha.
Un chat est sauvé des décombres à Borodyanka.
Nouvelles sanctions américaines, Kiev appelle à évacuer l'Est - Gallery
Le pape François a déployé et embrassé un drapeau ukrainien venant de la "ville martyrisée" de Boutcha.
Un immeuble a été quasiment entièrement détruit par l'armée russe à Borodyanka.
Une enquête est en cours sur les civils tués à Boutcha.
Un chat est sauvé des décombres à Borodyanka.
Après l'onde de choc provoquée par les découvertes morbides faites à Boutcha, l'Union européenne et Washington ont intensifié leur pression économique et diplomatique sur Moscou, déjà visé par une série de sanctions décidées à travers le monde.
Les Etats-Unis prévoient d'en adopter de nouvelles mercredi, en coordination avec l'Union européenne (UE) et le G7, visant notamment à interdire «tout nouvel investissement» en Russie, selon une source proche du dossier.
L'UE a de son côté promis de nouvelles sanctions «cette semaine» contre la Russie. La Commission européenne a proposé que les Vingt-Sept cessent leurs achats de charbon russe, qui représentent 45% des importations de l'UE, et qu'ils ferment leurs ports aux bateaux opérés par des Russes.
Nouvelle aide financière américaine
Le trésor américain a déjà indiqué mardi qu'il n'autorisait plus Moscou à rembourser sa dette avec des dollars détenus dans des banques américaines. Quelques heures plus tard, le porte-parole du Pentagone John Kirby a annoncé le déblocage d'une aide sécuritaire supplémentaire à l'Ukraine pouvant aller jusqu'à 100 millions de dollars.
Elle porte à 1,7 milliard de dollars l'aide américaine allouée depuis l'invasion le 24 février. Il s'agit de «répondre à un besoin ukrainien urgent de systèmes antichars Javelin supplémentaires, que les Etats-Unis ont fournis à l'Ukraine et qu'ils ont si efficacement utilisés pour défendre leur pays», a-t-il expliqué.
Le Royaume-Uni a pour sa part gelé 350 milliards de dollars de devises étrangères du régime russe, le «trésor de guerre» du président russe Vladimir Poutine, a déclaré mardi à Varsovie la ministre britannique des affaires étrangères Liz Truss.
Et les expulsions en masse de diplomates russes s'enchaînent depuis lundi. De France, d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Slovénie, en tout près de 200 diplomates russes ont été chassés d'Europe en 48 heures.
Armes antichars
La situation en Ukraine sera également au programme de la réunion mercredi et jeudi à Bruxelles des ministres des affaires étrangères des pays de l'OTAN. Le secrétaire général de l'alliance Jens Stoltenberg a précisé mardi qu'ils allaient aussi discuter avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba des besoins des forces ukrainiennes.
«Je ne veux pas donner de détails, mais la fourniture d'armes antichars et de systèmes de défense antiaériens est examinée», a-t-il indiqué.
Cette nouvelle vague de sanctions découle de la découverte de scènes dramatiques à Boutcha, où s'est rendu le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi. Les gens «ont été tués dans leur appartement, leur maison... des civils ont été écrasés par des chars, tandis qu'ils étaient assis dans leur voiture au milieu de la route», a décrit M. Zelensky.
«Ils ont coupé des membres, tranché la gorge, violé et tué des femmes devant leurs enfants», a-t-il ajouté. L'AFP a vu samedi dans des rues de Boutcha les cadavres d'au moins 22 personnes portant des vêtements civils. Selon le maire de la ville Anatoly Fedorouk, 280 personnes ont dû y être enterrées par les Ukrainiens ces derniers jours dans des «fosses communes».
De nouveaux signalements d'horreurs ont émergé d'Ukraine. «Boutcha n'est pas le pire», a confié Oleksiy Arestovitch, un conseiller de la présidence ukrainienne, sur YouTube. «Quiconque s'est rendu à Borodianka dit que c'est encore pire».