Frappes russes Ukraine: près d'un tiers des centrales électriques détruites

ATS

18.10.2022 - 16:54

Alors que l'hiver approche, l'armée russe a mené de nouvelles frappes d'ampleur mardi sur les infrastructures énergétiques de l'Ukraine. Près d'un tiers des centrales électriques ont ainsi été détruites en une semaine.

«Depuis le 10 octobre, 30% des centrales électriques ukrainiennes ont été détruites, provoquant des pannes massives dans tout le pays», a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (image d'illustration)
«Depuis le 10 octobre, 30% des centrales électriques ukrainiennes ont été détruites, provoquant des pannes massives dans tout le pays», a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. (image d'illustration)
KEYSTONE

«Les forces armées russes ont continué de frapper avec des armes aériennes et maritimes de haute précision et à longue portée le commandement militaire et les systèmes énergétiques d'Ukraine», a indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien. «Toutes les cibles ont été touchées».

«Depuis le 10 octobre, 30% des centrales électriques ukrainiennes ont été détruites, provoquant des pannes massives dans tout le pays», a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky sur Twitter. Il a réitéré son refus de négocier avec son homologue russe Vladimir Poutine.

«La situation est critique maintenant dans tout le pays, car nos régions sont dépendantes les unes des autres», a déclaré un conseiller de la présidence, Kyrylo Timochenko. Mardi, 1162 localités étaient sans électricité après les frappes russes des dix derniers jours. Jusqu'à 4000 ont été concernées par des coupures.

Des morts

Les attaques de mardi ont fait au moins un mort à Mykolaïv (sud) et deux, voire trois à Kiev, selon les autorités. Elles ont touché des villes et villages dans tout le pays. Lundi déjà, des frappes russes, à l'aide notamment de drones kamikazes, avaient fait au moins neuf morts, dont cinq à Kiev.

Et une semaine auparavant, le 10 octobre, des bombardements russes d'une ampleur inégalée depuis des mois, également sur les infrastructures énergétiques, avaient fait au moins 19 morts et 105 blessés. Les alliés occidentaux de Kiev avaient alors promis plus de systèmes de défense antiaérienne, dont certains ont déjà été livrés.

«Sur les dernières 24 heures, l'ennemi a lancé 10 attaques de missiles et 58 attaques aériennes, et effectué jusqu'à 60 tirs de lance-roquettes multiples», a résumé mardi matin l'état-major ukrainien.

Ce dernier a également fait état de l'envoi par l'armée russe de 43 drones «Shahed-136 de fabrication iranienne», dont «38 ont été abattus», et revendiqué «22 frappes» menées lundi par l'aviation ukrainienne, montrant une fois de plus que la Russie n'a pas réussi à établir sa suprématie aérienne.

«Signe de désespoir»

Les Russes «attaquent des infrastructures essentielles (...) Les choses dont les gens ont besoin dans leur vie quotidienne et qui ne sont pas des cibles militaires», a estimé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. «C'est un signe de désespoir de la part de la Russie».

L'armée russe est sur la défensive sur l'essentiel du front en Ukraine, reculant depuis septembre aussi bien dans le nord que l'est et le sud. Le seul tronçon où elle avance encore est la zone de la ville de Bakhmout (est), qu'elle tente de prendre aux Ukrainiens depuis l'été.

La mobilisation partielle de centaines de milliers de réservistes russes, décidée par Vladimir Poutine après ses lourdes pertes en Ukraine, n'est pas achevée «pour le moment», a indiqué le Kremlin.

En Russie même, l'armée ukrainienne a bombardé deux villages dans la région frontalière de Koursk, Tiotkino et Popovo-Lejatchi, provoquant des coupures d'électricité, ont affirmé mardi les autorités russes. Dans la région de Belgorod, également frontalière de l'Ukraine, les tirs ukrainiens ont frappé une gare ferroviaire, provoquant des dégâts et faisant un blessé, selon le gouverneur Viatcheslav Beglov.