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Soudan Sans internet ni téléphone, les citoyens se rebiffent
Des milliers de Soudanais réclamaient de nouveau jeudi un pouvoir civil au Soudan sous la férule de l'armée. Ils ont bravé grenades lacrymogènes, coupure des communications et verrouillage complet de Khartoum.

À chaque nouvel appel des manifestants proclamant que «la révolution continue» face au chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a renforcé son pouvoir avec un putsch le 25 octobre, les autorités mobilisent de nouvelles techniques.
La coupure d'internet a déjà été utilisée durant des semaines après le coup d'Etat, dans un pays sous la férule de l'armée quasiment sans interruption depuis son indépendance il y a 65 ans.
Samedi, lors de la dernière manifestation réclamant un pouvoir civil et le retour des «militaires à la caserne», les autorités avaient aussi coupé le téléphone et les ponts reliant la capitale à ses banlieues avec d'imposants conteneurs.
Pas d'appels internationaux
Mais jeudi, pour la première fois, ni les appels téléphoniques locaux ni ceux venus de l'étranger ne pouvaient aboutir. Un coup dur pour les militants qui tentent de mobiliser le monde à leur cause, via les réseaux sociaux et la diaspora.
En outre, les forces de sécurité – policiers, militaires et paramilitaires des Forces de soutien rapide – avaient installé des caméras sur les principaux axes de Khartoum.
Cela n'a pas empêché des milliers de manifestants de scander de nouveau jeudi «Non au pouvoir militaire» et «Les militaires à la caserne!» à Khartoum mais aussi dans d'autres villes du Soudan, notamment à Kessala et à Port-Soudan dans l'Est ou à Madani, au sud de la capitale.
Grenades lacrymogènes
À quelques centaines de mètres du palais présidentiel de Khartoum où siège le Conseil souverain, la plus haute autorité de la transition chapeautée par le général Burhane, les forces de sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes.
Dès mercredi, l'ambassade américaine avait réclamé «une retenue extrême dans l'usage de la force», alors qu'en deux mois de mobilisation anti-putsch, 48 manifestants ont été tués et des centaines blessés par balle.
Entre grenades lacrymogènes, tirs à balles réelles en l'air et coups de bâtons pour disperser la foule, 235 personnes ont été blessées samedi dans la mobilisation nationale.
Ce bilan a été fourni par un syndicat de médecins pro-démocratie, qui recense les victimes depuis qu'a débuté en 2018 la «révolution» qui força les généraux à démettre l'un des leurs, le dictateur Omar el-Béchir, en 2019.
Manifestantes violées
L'ambassade américaine appelle en outre les autorités à «ne pas recourir aux détentions arbitraires», alors que des militants font état de nouvelles rafles nocturnes à leur domicile, comme souvent à la veille de chaque manifestation.
Le 19 décembre, jour du troisième anniversaire de la «révolution», les forces de sécurité ont été accusées par l'ONU d'avoir violé des manifestantes pour tenter de briser un mouvement qui continue de mobiliser régulièrement des dizaines de milliers de Soudanais.
Car la rue qui manifeste veut un pouvoir entièrement civil comme cela avait été promis à la chute de Béchir en 2019. Militaires et civils s'étaient accordés sur un calendrier selon lequel les généraux devaient s'effacer sous peu.
«Correction du cours de la révolution»
Le coup d'Etat du général Burhane – une «correction du cours de la révolution» selon lui – a rebattu les cartes.
Selon les termes d'un accord que le chef de l'armée a signé le 21 novembre avec le Premier ministre civil Abdallah Hamdok, ce dernier a été rétabli dans ses fonctions après avoir été placé en résidence surveillée.
Et le mandat du général Burhane à la tête des autorités de transition a été prolongé jusqu'aux élections promises en juillet 2023. Mais le Soudan n'a toujours pas de gouvernement, condition sine qua non à la reprise de l'aide internationale, vitale pour ce pays, l'un des plus pauvres au monde.
Quant à M. Hamdok, dénoncé par la rue comme un «traître» qui «favorise le retour de l'ancien régime», il fait planer la menace d'une possible démission, si l'on en croit les fuites régulières de la presse locale qui assure qu'il n'apparaîtrait plus que rarement à son bureau.
ATS