Syrie «On ne peut plus continuer comme cela» selon l'ONU

sn, ats

29.1.2021 - 18:41

L'émissaire de l'ONU sur la Syrie Geir Pedersen n'a pas caché une déception après le manque d'avancées des réunions du Comité constitutionnel syrien à Genève (archives).
L'émissaire de l'ONU sur la Syrie Geir Pedersen n'a pas caché une déception après le manque d'avancées des réunions du Comité constitutionnel syrien à Genève (archives).
ATS

Le Comité constitutionnel syrien semble plus divisé que jamais au terme de cinq jours de réunion à Genève, les proches des opposants accusant d'obstruction leurs collègues pro-gouvernement. «On ne peut plus continuer comme cela», a dit vendredi l'émissaire de l'ONU.

«Il nous manque un mécanisme» vers l'identification formelle des accords et des désaccords d'un établissement d'une Constitution, a affirmé Geir Pedersen. «La semaine a été décevante», a-t-il insisté après la réunion des 45 membres du groupe restreint parmi les 150 du Comité constitutionnel.

De son côté, le coprésident nommé par les opposants, Hadi al-Bahra, accuse les membres nommés par le gouvernement d'obstruction et de «n'avoir aucun intérêt» à faire avancer les discussions. Sa proposition sur les méthodes de travail a été rejetée par son homologue avant même le début de la rencontre lundi. M. Pedersen a ensuite relayé un autre projet, à nouveau rejeté par le second.

Dans sa proposition, M. al-Bahra demandait que chaque groupe (opposants, gouvernement et société civile) soumette cinq principes constitutionnels. De son côté, le coprésident nommé par le gouvernement Ahmed Kuzbari estime que les propositions des opposants «contournent le menu» décidé par les membres et blâme les pays étrangers qui soutiennent les rebelles, en allant trop rapidement sur la préparation.

Des principes constitutionnels ont été présentés malgré tout par M. al-Bahra et ses collègues. De la souveraineté à l'intégrité territoriale en passant par les questions judiciaires, les libertés fondamentales, les partis politiques et l'état de droit. M. Kuzbari a lui dit avoir relayé vendredi des principes auprès de M. Pedersen sur la souveraineté et l'unité du pays.

Appel à des délais

Dans cette situation et face à l'absence d'un mécanisme, aucun accord n'a été trouvé pour une nouvelle rencontre. L'émissaire ne voit pas comment une nouvelle discussion peut avoir lieu prochainement. Une position que les deux coprésidents ne semblent partager.

M. al-Bahra souhaite même une accélération avec des séries de trois semaines entrecoupées d'une semaine d'interruption. Il souhaite que le Conseil de sécurité de l'ONU donne les moyens à l'émissaire et au comité d'avancer. Notamment en imposant des délais de quelques mois pour une Constitution, étant donné que la résolution approuvée par l'organe exécutif onusien en prévoyait. Un scénario qui est également rejeté par le coprésident proche du gouvernement.

Face aux divisions, M. Pedersen souhaite de son côté pouvoir se rendre dès que possible à Damas pour discuter avec le gouvernement et ensuite dialoguer avec le Conseil national syrien (CNS), format politique des opposants. Il veut également intensifier les consultations «dans les prochains jours» avec la Russie, la Turquie, l'Iran, les Etats arabes et les pays européens, mais aussi avec l'administration américaine de Joe Biden.

Après près de dix ans de conflit, près de 390'000 personnes ont été tuées. Des millions de Syriens sont réfugiés. Un nombre assez similaire est déplacé à l'intérieur du pays.

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