Le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure n'ira pas à l'Elysée pour le second round des consultations pour trouver un Premier ministre, a-t-il annoncé sur France 2, refusant d'être «complice d'une parodie de démocratie».
Alors qu'Emmanuel Macron a écarté lundi l'option d'un gouvernement de gauche mené par Lucie Castets, tout en invitant le PS, les Ecologistes et les communistes à «coopérer avec les autres forces politiques», Olivier Faure a assuré qu'il n'était pas question d'être «les supplétifs d'une macronie finissante».
Le chef des socialistes a affirmé que les députés socialistes voteraient une motion de censure contre tout autre gouvernement que celui du Nouveau Front populaire.
«Toute prolongation du macronisme est insupportable et il n'est pas imaginable, alors que trois tours de scrutins européens et législatifs ont confirmé le choix des Français dans le changement, que nous soyons demain ceux qui permettent au pouvoir actuel de se prolonger», a-t-il martelé.
Olivier Faure a précisé que s'il y avait des manifestations, il y participerait. «Il y a des Françaises et des Français qui vont commencer à s'agacer pour ne pas dire davantage. Et c'est en réalité le risque que prend le chef de l'État. Parce que la colère, elle, ne va pas s'interrompre.» «Je ne cherche pas le chaos», a-t-il précisé. «Je dis que le chaos, c'est précisément le chef de l'Etat qui est en train de l'installer.»
«Dérive illibérale»
«On nage en pleine dérive illibérale», a renchéri sur franceinfo la cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier, estimant que la gauche «est en train de se faire voler cette élection».
Pas question donc de retourner à l'Elysée «tant que ça (n'est) pas pour travailler concrètement à la mise en place d'un gouvernement de cohabitation», a-t-elle affirmé, balayant elle aussi la nouvelle invitation du chef de l'Etat. «On ne va pas continuer ce cirque», a-t-elle insisté, dénonçant un «simulacre de consultation avec un président qui de toute façon n'écoute pas».
Emmanuel Macron «veut être à la fois président, Premier ministre et chef de parti, ce n'est pas respectueux des Français ni de la démocratie», a également déploré Lucie Castets sur France Inter.
«Il ne peut pas composer le gouvernement de ses rêves», a lancé la candidate de la gauche pour Matignon, se disant «disponible pour discuter de nouveau s'il s'agit des modalités d'une cohabitation», afin de «sortir la France de son immobilisme actuel».
France : la gauche gagnante, l'extrême droite 3e
Coup de théâtre en France : les législatives ont placé dimanche l'alliance des partis de gauche en tête, devant le camp présidentiel d'Emmanuel Macron et l'extrême droite en troisième position, aucun des blocs n'obtenant la majorité absolue.
08.07.2024