Grèce Parti néonazi grec: organisation criminelle

ATS

7.10.2020 - 12:52

Les Grecs se sont rassemblés mercredi devant le palais de justice d'Athènes, qui a reconnu le parti néonazi Aube dorée comme une organisation criminelle.
Les Grecs se sont rassemblés mercredi devant le palais de justice d'Athènes, qui a reconnu le parti néonazi Aube dorée comme une organisation criminelle.
Source: KEYSTONE/EPA/ORESTIS PANAGIOTOU

Les cadres du parti grec d'extrême droite Aube dorée ont été reconnus coupables mercredi d'appartenance à une organisation criminelle par la Cour d'appel d'Athènes, au terme de cinq ans de procédure. Ce parti a eu plus de 17 députés en sept ans au Parlement grec.

Le verdict a été accueilli par des applaudissements dans la salle d'audience ainsi que des cris de joie des quelque 15'000 manifestants réunis devant le tribunal.

Nikos Michaloliakos, 62 ans, négationniste et admirateur du national-socialisme, a été reconnu coupable de «direction et appartenance à une organisation criminelle», tout comme six autres cadres du parti. Il était l'un des 68 accusés du procès fleuve du parti néonazi, impliqué dans un meurtre et deux tentatives d'homicides.

La cour pénale d'Athènes a également reconnu Yorgos Roupakias, membre d'Aube dorée, coupable du meurtre d'un rappeur antifasciste en 2013. Le militant de gauche Pavlos Fyssas avait été assassiné à l'arme blanche dans la nuit du 18 septembre 2013, à l'âge de 34 ans, devant un café de son quartier de Keratsini, une banlieue de l'ouest d'Athènes. Les peines n'ont pas encore été annoncées, mais son meurtrier, qui a reconnu l'avoir tué, risque la prison à perpétuité.

Au total, 65 personnes, dont 18 anciens députés d'Aube dorée, étaient poursuivis pour appartenance à une organisation criminelle. Plusieurs dizaines d'autres membres et sympathisants du parti doivent répondre d'accusations allant du meurtre au parjure, pour des agressions d'immigrés et de militants de gauche.

Incidents devant le palais de justice

Une foule en liesse immense était massée devant le palais de justice d'Athènes, dans l'attente du verdict. La police a dû faire usage de gaz lacrymogène et de canons à eau, après des jets de cocktails molotov.

«Le peuple veut les nazis en prison», pouvait-on lire sur les nombreuses pancartes. Le mouvement antifasciste, les syndicats et les partis de gauche avaient appelé à un rassemblement devant la cour sous le slogan «Ils ne sont pas innocents».

Verdict salué par Amnesty International

Le mouvement de défense des droits de l'homme Amnesty International s'est félicité du verdict de mercredi. «Les accusations portées contre les dirigeants et les membres d'Aube dorée, notamment pour le meurtre de Pavlos Fyssas, révèlent une fissure qui existe non seulement en Grèce mais dans toute l'Europe et au-delà», a déploré Nils Muiznieks, son directeur pour l'Europe.

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