170 millions Participation à Erasmus+: la facture va tripler pour la Suisse !

ATS

23.4.2025 - 18:17

La participation au programme européen de recherche Erasmus+ va coûter à la Suisse plus du triple de la solution nationale actuelle. Le programme de l'UE offre toutefois un nombre d'activités bien plus important.

Contrairement aux idées reçues, Erasmus+ n'est pas seulement un programme de mobilité pour les étudiants des hautes écoles, mais un programme de formation complet qui englobe tous les niveaux de formation.
Contrairement aux idées reçues, Erasmus+ n'est pas seulement un programme de mobilité pour les étudiants des hautes écoles, mais un programme de formation complet qui englobe tous les niveaux de formation.
IMAGO/Depositphotos

Keystone-SDA

Pour participer à Erasmus+ à partir de 2027, la Confédération devra payer 181,1 millions d'euros (environ 170 millions de francs), selon des documents de la Commission européenne concernant l'accord entre Berne et Bruxelles sur l'association de la Suisse aux programmes de recherche de l'UE. Le Conseil fédéral souhaite une telle association.

«Le prix est élevé, mais l'offre est beaucoup plus large que celle d'une solution suisse», explique le directeur de Movetia Olivier Tschopp à Keystone-ATS. Movetia est l'agence nationale pour la promotion des échanges et de la mobilité dans le domaine de l'éducation. Elle est financée par la Confédération.

Contrairement aux idées reçues, Erasmus+ n'est pas seulement un programme de mobilité pour les étudiants des hautes écoles, mais un programme de formation complet qui englobe tous les niveaux de formation, souligne M. Tschopp. En outre, il comprend également la formation professionnelle, les activités de jeunesse extrascolaires et le sport.

La solution suisse est restreinte

La Confédération consacre 54,7 millions de francs à la solution dite suisse pour l'année en cours, a précisé à Keystone-ATS une porte-parole du Secrétariat d'Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI). La majeure partie de cette somme est versée à Movetia. Environ 2% vont à d'autres organisations.

Le SEFRI ajoute que les activités de remplacement actuelles sont beaucoup plus limitées que tout l'éventail pouvant être utilisé dans le cadre d'une association complète à Erasmus+. La Suisse n'a actuellement accès sans restriction qu'à un seul des 52 types d'activités du programme.

La Suisse peut participer à un tiers des activités sous certaines conditions. Les deux tiers restants sont totalement bloqués. En fait partie la mobilité des étudiants et des apprentis. Cette lacune est principalement comblée par Movetia.

La Suisse a été exclue des programmes de l'UE comme Erasmus+ en 2021, après l'échec des négociations sur un accord-cadre institutionnel. Depuis, la Confédération remplace le programme manquant. Grâce à la conclusion des négociations en décembre 2024, la participation de la Suisse aux programmes de l'UE est à nouveau possible.

Financement à définir

L'accord sur la participation de la Suisse aux programmes de l'UE a été signé provisoirement par les deux parties début avril. Il est depuis publiquement à disposition. Il fait partie du large paquet d'accords négociés l'année dernière entre le Conseil fédéral et la Commission européenne. La signature provisoire des autres accords ainsi que leur ratification sont encore en suspens.

Pour que la Suisse puisse participer au programme d'éducation de l'UE à partir de 2027, la Confédération doit répondre aux exigences financières de la Commission européenne. Pour cela, le Conseil fédéral prévoit de présenter la décision de financement d'Erasmus+ au Parlement dans le cadre du message sur le paquet global Suisse-UE, ajoute le SEFRI.

Clause de caducité

Erasmus+ est valable jusqu'à la fin 2027. Un programme de suivi est prévu, qui s'appliquera de 2028 à 2034.

Pour que la Suisse puisse y participer pendant toute la durée, l'accord négocié avec l'UE doit entrer en vigueur avant la fin 2028, selon des documents de la Commission européenne. Ceci parce que l'accord contient une clause de caducité. Celle-ci prévoit que l'application provisoire de l'accord prend fin si la Suisse n'a pas achevé les procédures nécessaires à l'entrée en vigueur du paquet d'ici fin 2028.