Sahara occidental Pas de résultat rapide au Sahara occidental

ATS

22.3.2019 - 18:06

L'émissaire de l'ONU et ancien président allemand Horst Köhler affirme qu'il ne faut pas s'attendre à un «résultat rapide» dans les pourparlers sur le Sahara occidental entre les différents acteurs.
L'émissaire de l'ONU et ancien président allemand Horst Köhler affirme qu'il ne faut pas s'attendre à un «résultat rapide» dans les pourparlers sur le Sahara occidental entre les différents acteurs.
Source: KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD

Les acteurs de la crise au Sahara occidental concluent tous qu'il faut «davantage de confiance» entre eux. Au terme de deux jours de réunion près de Genève, le Maroc a envoyé un appel à l'Algérie. Le Front Polisario veut lui la libération des détenus politiques.

«Personne ne devrait attendre un résultat rapide», a affirmé vendredi devant la presse l'émissaire de l'ONU, l'ancien président allemand Horst Köhler. «Ce n'est pas facile et ce ne sera pas facile» d'aborder le contenu du différend. Et l'émissaire d'appeler toutes les parties à des actions concrètes pour montrer «leur bonne foi» au-delà de cette table ronde dont le troisième tour devrait avoir lieu dans quelques mois.

Autour de l'émissaire de l'ONU s'étaient retrouvés depuis jeudi près de Genève les deux principaux acteurs, le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita et l'un des dirigeants sahraouis Khatri Addouh. Mais aussi les chefs de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra et mauritanienne Ismail Ould Cheikh Ahmed. Tous ont discuté pour la seconde fois quelques mois après la première réunion en six ans sur le Sahara occidental.

Dans leur communiqué final, les délégations admettent que «davantage de confiance» doit être obtenue. Sur le fond, le Maroc et le Front Polisario restent opposés sur leurs positions. Le premier ne veut pas entendre parler d'un référendum ni d'indépendance, alors que le second demande que les Sahraouis puissent s'exprimer sur leur volonté pour leur territoire.

Libération de détenus et observateurs de l'ONU

L'approche est aussi plutôt divisée sur de possibles mesures de confiance. Alors que l'Algérie, proche des Sahraouis, est elle-même confrontée à d'importantes manifestations, le Maroc veut se rapprocher de ce voisin.

«Nous avons des pistes», a affirmé M. Bourita. Il déplore que les visites entre responsables des deux pays n'aient plus lieu, que les frontières soient quasiment fermées et que la collaboration sécuritaire «soit au plus bas».

En revanche, de son côté, le Front Polisario veut des avancées de la part du gouvernement marocain. Il mentionne la libération «immédiate» de dizaines de prisonniers politiques, des observateurs de l'ONU sur les droits de l'homme, la fin des «pillages des ressources naturelles» ou encore la destruction des mines sur la longue frontière avec la partie que les Sahraouis considèrent comme «occupée» par le Maroc.

Discussion sur la MINURSO attendue

Pour autant, M. Addouh n'en fait pas une condition préalable à la poursuite des discussions. Selon lui, il faut établir un calendrier précis avec différentes étapes vers l'autodétermination du peuple sahraoui. Après avoir entamé la discussion sur le fond depuis jeudi, il souhaite comme M. Bourita une avancée sur le contenu lors des prochaines négociations.

Rabat avait pris dès 1975 le contrôle de la majeure partie du Sahara occidental au départ de la puissance coloniale espagnole. Le Polisario, qui luttait contre la domination espagnole, y a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique et combattu les troupes marocaines, jusqu'à un cessez-le-feu conclu en 1991 sous l'égide de l'ONU. Alors émissaire de l'ONU, le Suisse Johannes Manz, avait ensuite démissionné pour protester contre les nouveaux critères pour le corps électoral.

Le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui garantit le cessez-le-feu, va arriver à échéance en avril. Les Etats-Unis pourraient vouloir à nouveau la prolonger pour six mois seulement, contre l'avis d'autres Etats du Conseil de sécurité.

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