Plus d'un millier de personnes, 5000 selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la place du Trocadéro à Paris dimanche dans une «marche pour la vie» contre l'avortement, a constaté une journaliste de l'AFP.
«Le message est de rappeler que l'avortement est avant tout une violence faite aux femmes. On a souvent l'habitude de présenter l'avortement comme un droit», mais c'est «un droit de se faire bâillonner», a déclaré Aliette Espieux, porte-parole de cette «marche pour la vie», organisée quasiment chaque année depuis 2005.
Derrière un masque siglé «génération pro-vie», la jeune femme a ajouté que la majorité des interruptions volontaires de grossesse (IVG) étaient «des avortements de détresse», reprochant au gouvernement de ne pas chercher à la «pallier».
Encadrés par un important dispositif des forces de l'ordre, les manifestants se sont rassemblés devant une estrade où une banderole clamait «avortement: stop à la culture du déchet», devant le parvis des droits de l'Homme.
Ils protestent notamment contre deux textes législatifs qui contiennent des dispositions «scandaleuses» selon le président de la «marche pour la vie», Nicolas Tardy-Joubert, parmi lesquels la loi bioéthique qui comprend notamment la PMA pour toutes.
Ils protestent également contre la proposition de loi portant le délai pour avorter de 12 à 14 semaines, déposée par la députée Albane Gaillot (ex-EDS) et votée en première lecture à l'Assemblée nationale avec un large soutien de LREM et de la gauche. Ce texte doit être examiné cette semaine en séance au Sénat, avec peu de chance d'aboutir.
En raison de la situation sanitaire, le rassemblement était doublé d'une mobilisation virtuelle sur Zoom – suivie selon les organisateurs par 10'000 personnes.
«Défense de la vie»
Parmi les manifestants, Paul, 27 ans, est venu avec son bébé en poussette pour «la défense de la vie», un message relayé par d'autres participants. «Dans une société où on essaye de prôner le retour à la nature, le plus gros des retours vers la nature et vers la propreté éthique, ce serait un retour sur l'avortement qui tue finalement un nombre incontestable d'enfants», a-t-il déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat.
Non loin de là, une dame de 81 ans explique être «contre l'avortement, contre la PMA. Autrefois, on allait en prison pour l'avortement, maintenant on est remboursé par la Sécu, vous trouvez ça normal?», lance-t-elle.
Avant cette manifestation, la «marche pour la vie» avait organisé une campagne de communication visuelle où on voyait des poussins sur le point de se faire broyer avec le commentaire: «le broyage de poussins vivants, ça vous choque? Nous aussi. Et celui des foetus humains ?»
Un happening s'est tenu en fin d'après-midi en lien avec cette campagne: des manifestants revêtus de sacs poubelles ont arboré des masques de poupons avec le message «bébé avorté = humain à la poubelle», l'idée étant de dénoncer le «deux poids deux mesures» entre la souffrance animale et le sort réservé aux foetus après un avortement.
En 2019, 232'000 avortements ont eu lieu en France, un taux de recours en légère hausse. Depuis 2001, ce nombre oscillait entre 215'000 et 230'000.
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