Colombie Colombie : plus de 10'000 combattants de groupes armés actifs dans le pays

ATS

7.10.2021 - 00:39

Plus de 90 groupes armés illégaux sont actifs en Colombie, comptant dans leurs rangs 10'210 combattants, indique un rapport. Parmi eux figurent des dissidents des FARC, des combattants de l'Armée de libération nationale (ELN) et des membres des groupes paramilitaires.

Seule guérilla constituée comme telle encore active en Colombie, l'ELN guévariste compte 2450 combattants (archives).
Seule guérilla constituée comme telle encore active en Colombie, l'ELN guévariste compte 2450 combattants (archives).
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Ces 93 groupes sont particulièrement présents dans les régions de Nord Santander, Arauca, Antioquia, Narino, Cauca, Meta, Cordoba, Bolivar et Choco, selon le document de l'institut des études pour le développement et la paix (Indepaz), un groupe de réflexion indépendant.

Les dissidents des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), qui rejettent l'accord de paix historique signé en 2016 entre l'Etat colombien et cette guérilla marxiste, sont estimés à 5200 combattants, dont 85% de nouvelles recrues. Ils sont actifs dans 123 municipalités du pays, un chiffre en augmentation en 2020.

Sans commandement unifié, les dissidents sont aujourd'hui divisés entre deux principaux groupes: le «bloc suroriental» (2700 hommes) et le «bloc Segunda Marquetalia» avec 2000 hommes sous le commandement «d'Ivan Marquez», un ancien chef des FARC. Un troisième groupe, le «commando coordinador de occidente», compte environ 500 hommes.

Pas une menace stratégique

Ces factions agissent de «façon indépendante et sans lien organique, sans véritable «projet insurrectionnel ou scénario de guerre» contre l'Etat colombien. Pour le moment, ces dissidents ne représentent pas une menace stratégique contre l'Etat. Ils ne sont plus que les acteurs de «conflits localisés de moindre intensité».

Seule guérilla constituée comme telle encore active dans le pays, l'ELN guévariste compte, elle, 2450 combattants, estime Indepaz. Ceux-ci sont organisés «en huit fronts et un commandement central», et bien implantés dans 136 municipalités. Chaque front est autonome dans ses actions militaires et économiques.

«La hausse des effectifs et des zones d'action de l'ELN ne s'est pas traduite par une augmentation proportionnelle des capacités militaires du mouvement et de son influence politique sur les populations», observe le groupe de réflexion. Au contraire, les confrontations avec les forces de sécurité ont diminué, relève Indepaz, alors que les affrontements avec les autres acteurs armés illégaux ont augmenté.

Clan del Golfo

Troisième acteur majeur de la violence, les «groupes narco-paramilitaires» qui disposent d'environ 2560 membres, quoique moins bien structurés. Ils sont les héritiers des paramilitaires d'extrême droite apparus dans les années 1990 pour combattre les guérillas d'extrême gauche et se sont rendus coupables de nombreux crimes, massacres et exactions.

Beaucoup ont été démobilisés entre 2003 et 2006 ou se sont reconvertis dans le trafic de drogue, qu'ils disputent aux autres groupes armés sévissant dans les régions isolées du pays.

Sans surprise, le redoutable clan del Golfo, est le plus puissant de ces groupes, avec entre 1600 et 1700 membres, loin devant les gangs des Caparros (150), Pachencas (200), Pelusas (250) et Rastrojos (60).