Diplomatie Pompeo et Macron ont parlé des actions «agressives» de la Turquie

ATS

16.11.2020

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo
Aris Messinis/AFP POOL/AP/dpa/archives

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a dit avoir parlé lundi avec Emmanuel Macron à Paris des actions «très agressives» de la Turquie. Ils ont également évoqué la nécessité de «convaincre» le président turc Recep Tayyip Erdogan de changer d'attitude.

Le secrétaire d'Etat a été reçu par le président français lors d'une «visite de courtoisie», selon l'Elysée, dans un contexte délicat puisque la France a déjà salué la victoire de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche alors que Donald Trump, soutenu par Mike Pompeo, n'a toujours pas reconnu sa défaite.

Il s'est ensuite rendu à Istanbul, où il rencontrera mardi le patriarche Bartholomée de Constantinople, chef spirituel de l'Eglise orthodoxe, mais pas les responsables turcs, malgré les nombreux griefs qu'il a énumérés.

«Le président Macron et moi avons passé beaucoup de temps à discuter les actions récentes de la Turquie et nous sommes tombés d'accord pour dire qu'elles étaient très agressives», a déclaré le ministre américain dans un entretien au quotidien français Le Figaro.

Il a cité le «soutien» de la Turquie «à l'Azerbaïdjan» ou le «fait qu'elle avait implanté des forces syriennes dans la région également. Nous avons aussi évoqué son action en Libye, où ils ont aussi inséré des forces de pays tiers, ou encore son action dans la Méditerranée orientale, et je pourrais continuer cette liste», a poursuivi Mike Pompeo.

«Cesser d'intervenir»

"La position américaine est que l'internationalisation de ces conflits est nuisible et fait du tort à tous les pays concernés. Nous avons donc demandé à tous les pays de cesser d'intervenir en Libye, qu'il s'agisse des Russes, des Turcs, ou d'autres», a-t-il expliqué. «Même chose en Azerbaïdjan», «l'utilisation accrue des capacités militaires turques nous inquiète».

Selon lui, «l'Europe et les États-Unis doivent travailler ensemble à convaincre Erdogan que de telles actions ne sont pas dans l'intérêt de son peuple».

Un accord de paix a été conclu entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, sous l'égide de Moscou, pour mettre fin à la guerre qui les opposait depuis fin septembre pour l'enclave du Nagorny Karabakh. Mais il est considéré humiliant pour l'Arménie, car il accorde des gains territoriaux importants à l'Azerbaïdjan.

«Il y a encore beaucoup de questions qui requièrent des précisions de la part des Russes, concernant les paramètres de cet accord, et notamment le rôle des Turcs», a dit un haut responsable américain aux journalistes voyageant avec Mike Pompeo.

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