Futur incertain«Position commune» sur Gaza, dit Cassis
ATS
26.10.2025 - 08:34
Ignazio Cassis s'est réjoui samedi de constater une position commune sur le plan de paix à Gaza à l'issue de sa tournée en Jordanie, en Irak et au Koweït. «Tous soutiennent le cessez-le-feu et l’accès à l’aide humanitaire», a-t-il dit samedi. L'optimisme sur les prochaines étapes reste toutefois relatif.
la Suisse veut agir sur l'aide humanitaire, à nouveau possible depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, encore fragile (archives).
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Keystone-SDA
26.10.2025, 08:34
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Le plan du président américain «a été salué par tous, car on n’en pouvait plus. Il était vraiment temps», a dit le ministre des affaires étrangères depuis le Koweït.
Mais l’optimisme de Donald Trump sur la mise en œuvre de toutes les étapes du plan n’est pas partagé. «Les pays arabes sont conscients que de nombreux éléments, comme le désarmement du Hamas, sont très complexes», a déclaré M. Cassis. «Tous réfléchissent à quelles alliances nouer pour le faire pacifiquement, sans générer une autre guerre», a-t-il indiqué.
La prudence reste de mise dans cette région du Moyen-Orient, marquée par les tensions. L’Irak par exemple, en reconstruction après de nombreuses années de conflit, tient à préserver sa relative stabilité.
Le plan de paix, dont le cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre constitue l'une des premières étapes, prévoit dans un second temps le désarmement du Hamas et la reconstruction du territoire palestinien.
«Narratif éloigné de la réalité»
Quant à la reconnaissance de la Palestine, qui n'apparaît pas clairement dans le plan américain, le Tessinois est resté sur sa ligne au cours de sa tournée.
La «perspective est une solution à deux Etats, mais il est encore trop tôt pour une reconnaissance de l’Etat palestinien». Les prochains mois jusqu'à l'élection l'année prochaine voulue par l'Autorité palestinienne seront, aux yeux de M. Cassis, décisifs.
Cette position, les pays arabes qu’il a visités, l’ont bien comprise, selon le chef des affaires étrangères, alors que la pression en Suisse s'intensifie. Une initiative populaire a été lancée la semaine dernière pour que Berne reconnaisse l’Etat palestinien.
Le ministre a décrit un décalage croissant entre le discours tenu en Suisse et ce qu’il entend ailleurs. «Ce n’est pas une particularité suisse: nos démocraties européennes sont souvent prisonnières de narratifs internes, éloignés de la réalité géopolitique» a-t-il dit.
Nouvelle aide à venir
Dans l'immédiat, la Suisse veut agir sur l'aide humanitaire, à nouveau possible depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, encore fragile. Elle a débloqué cette semaine deux millions de francs pour apporter un soutien dans la zone. Une aide sur le plus long terme doit être articulée dans les prochaines semaines.
Le gouvernement a également, à l'instar d'autres Etats, organisé vendredi le transfert de sept enfants blessés de Gaza en Suisse pour les y soigner. Le nombre total de personnes devant être évacuées du territoire palestinien pour des soins s'élève à 15'000, dont 4000 enfants, selon l'OMS.