Proche-OrientPoursuite des frappes à Gaza, cessez-le-feu en discussion
ATS
29.12.2023 - 11:44
L'armée israélienne poursuit ses bombardements massifs dans le sud de la bande de Gaza, confrontée à une situation humanitaire désastreuse selon l'ONU. Pendant ce temps, une délégation du Hamas palestinien est attendue au Caire pour discuter d'un projet égyptien de cessez-le-feu.
29.12.2023, 11:44
ATS
Au lever du jour, des colonnes de fumée étaient encore visibles au-dessus de Rafah, dans l'extrême sud du petit territoire palestinien, où ont trouvé refuge nombre d'habitants ayant fui les combats plus au nord. Dans la nuit, cette ville frontalière de l'Egypte a subi de nouveaux bombardements.
Sur une vidéo de l'AFPTV, on peut voir, dans la nuit, des habitants accourant vers un hôpital de Rafah avec des blessés -hommes, femmes et enfants- dans les bras, parfois entourés de proches en pleurs. D'autres sont transportés sur des brancards, puis pris en charge à même le sol par des infirmiers.
La guerre entre Israël et le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza, a été déclenchée par l'attaque d'une ampleur sans précédent lancée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas et pilonne le territoire palestinien.
Lueur d'espoir au Caire?
Au 84e jour de la guerre, si les opérations militaires israéliennes se poursuivent sans répit, une délégation du Hamas est attendue au Caire pour discuter d'un plan égyptien devant aboutir à un cessez-le-feu.
Doté de trois étapes, il prévoit des trêves renouvelables, des libérations échelonnées d'otages et de prisonniers palestiniens et, à terme, une cessation des hostilités. Au Caire, la délégation du Hamas, mouvement classé comme terroriste par l'UE, les Etats-Unis et Israël, doit transmettre «la réponse des factions palestiniennes».
Elle «comporte plusieurs observations», notamment «sur les modalités des échanges prévus et le nombre de prisonniers palestiniens qui seront libérés, et sur l'obtention de garanties pour un retrait militaire israélien total de la bande de Gaza», a affirmé à l'AFP un responsable du mouvement islamiste ayant requis l'anonymat.
Biden «dévasté»
Jeudi, l'Israélo-Américaine Judith Weinstein Haggai, 70 ans, présentée comme la femme la plus âgée retenue en otage à Gaza, a été annoncée morte par son kibboutz, Nir Oz.
Dans un communiqué, le président américain Joe Biden s'est dit «dévasté» par la mort de cette mère de quatre enfants, grand-mère de sept petits-enfants et enseignante d'anglais pour enfants à besoins éducatifs particuliers, qui possédait aussi la citoyenneté canadienne.
Situation catastrophique
En attendant une éventuelle avancée dans les pourparlers, les quelque 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, dont 85% ont dû fuir leur foyer selon l'ONU, continuent de faire face à une situation humanitaire désastreuse.
Vendredi matin, un vendeur du marché de Rafah, Muntasser al-Shaer, 30 ans, s'est réjoui de l'arrivée sur ses étals, pour la première fois, «d'oeufs et de quelques fruits en provenance d'Egypte». Mais, pour le reste, «tous les types de fruits manquent, et s'il y a quelques sortes de légumes, ils sont extrêmement chers», a-t-il ajouté.
Israël, qui craint notamment l'entrée d'armes de contrebande, a imposé un siège complet à la bande de Gaza depuis le 9 octobre, et l'aide humanitaire n'entre qu'au compte-goutte, après inspection, via le poste-frontière de Rafah.
Appels vains de l'ONU
Face à l'insuffisante criante de cette aide, les Gazaouis sont en «grand danger», a averti mercredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). «Ce qu'Israël fait aux Palestiniens, et principalement à Gaza, est 'la monstruosité de notre siècle'», a déclaré sur X, Francesca Albanese, la rapporteuse de l'ONU sur la situation des droits humains dans les Territoires palestiniens.
«Les combats doivent impérativement cesser», a martelé le chef des opérations humanitaires de l'ONU Martin Griffiths sur X (ex-Twitter). Vendredi, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'Unrwa, a affirmé qu'un de ses convois d'aide avait été visé par des tirs de l'armée israélienne, sans faire de blessé.
Depuis octobre, beaucoup de Gazaouis ont fui plusieurs fois, poussés sur les routes par l'avancée des combats et les ordres d'évacuation de l'armée israélienne, sans pour autant échapper aux bombardements.
Ces derniers jours, avec l'intensification des opérations à Khan Younès (sud) notamment, «au moins 100'000 personnes» ont été déplacées vers Rafah, à l'extrémité sud du territoire, d'après le bureau de coordination de l'aide humanitaire de l'ONU (Ocha).