Une «menace» Poutine appelle Kiev à garantir la sécurité des navires de céréales

ATS

31.10.2022 - 22:23

Le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi l'Ukraine à garantir la sécurité des navires empruntant le couloir pour les exportations de céréales, l'accusant d'être une «menace» après une attaque qui a visé la flotte russe en Crimée samedi.

Le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi l'Ukraine à garantir la sécurité des navires empruntant le couloir pour les exportations de céréales. (archives)
Le président russe Vladimir Poutine a appelé lundi l'Ukraine à garantir la sécurité des navires empruntant le couloir pour les exportations de céréales. (archives)

Keystone-SDA

«L'Ukraine doit garantir qu'il n'y aura aucune menace pour la sécurité des navires civils», a déclaré M. Poutine lors d'une conférence de presse, accusant Kiev d'avoir utilisé le couloir céréalier pour l'attaque qu'il lui impute et qui a justifié son retrait de l'accord sur les exportations ukrainiennes.

«Cette attaque a été lancée par l'Ukraine contre les navires de la flotte de la mer Noire (...) Ils ont créé un danger pour nos navires et les navires civils», a-t-il poursuivi.

Suspendu

«C'est une menace pour nos navires et les navires civils», a ajouté M. Poutine, tout en soulignant que la Russie ne s'était pas retirée de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, mais l'avait «suspendu».

Cet accord signé en juillet sous égide de l'ONU et de la Turquie avait permis l'exportation de millions de tonnes coincées dans les ports ukrainiens depuis le début de l'offensive russe en février.

M. Poutine a dès lors appelé l'ONU, garant de l'accord, à aider à «obtenir des garanties de la part de l'Ukraine de ne pas utiliser le couloir humanitaire et les ports ukrainiens désignés pour l'exportation de produits agricoles pour des actes hostiles contre la Russie».

Moscou a suspendu l'accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes, essentielles pour l'approvisionnement alimentaire mondial, après une attaque menée samedi avec des drones aériens et sous-marins sur sa flotte stationnée en Crimée, péninsule annexée en 2014.

Selon l'armée russe, cette attaque, que Moscou a imputé à l'Ukraine avec l'aide de spécialistes britanniques, a été menée en partie depuis le couloir maritime utilisé pour le transport des céréales.

«En attendant la clarification de la situation causée par l'acte terroriste commis par l'Ukraine le 29 octobre (...) le couloir de sécurité est suspendu», a indiqué lundi l'armée russe, dont les navires escortaient les cargos.

«Le mouvement des navires le long du couloir de sécurité est inacceptable, car les dirigeants ukrainiens et le commandement de l'armée ukrainienne l'utilisent pour mener des opérations de combat contre la Russie», a-t-il ajouté.

L'Ukraine avait dénoncé un «faux prétexte» utilisé par Moscou pour suspendre cet accord et Londres a démenti toute implication dans l'attaque survenue en Crimée.

Plusieurs navires chargés de céréales ukrainiennes ont continué lundi à emprunter le couloir maritime lundi. Le Kremlin a déclaré qu'il serait «dangereux» et «difficile» de continuer la mise en oeuvre de l'accord sans Moscou.

L'ONU rejette

Le chef de l'agence humanitaire de l'ONU Martin Griffiths a rejeté lundi devant le Conseil de sécurité la possibilité qu'un navire participant aux exportations de céréales ukrainiennes ait pu être impliqué dans une attaque de drones contre la Russie.

«Concernant les allégations de détournement de navires de l'Initiative (de la mer Noire destinée aux exportations de céréales ukrainiennes, ndlr) pour des objectifs militaires, aucun d'entre eux n'était dans le corridor la nuit du 29 octobre au moment de l'attaque», a assuré Martin Griffiths.

«Le corridor ne représente que des lignes sur un plan: quand les navires de l'Initiative ne sont pas dans la zone, le corridor n'a pas de statut spécial. Il ne fournit aucune couverture ni aucune protection pour une action militaire offensive ou défensive», a-t-il ajouté.