Présidentielle péruvienne Présidentielle péruvienne: Fujimori en tête avec 52,9% des voix

ATS

7.6.2021 - 07:15

Keystone-SDA

Le Pérou était dans l'incertitude dimanche, attendant le nom de son futur président. Selon les premiers résultats partiels, la représentante de la droite populiste Keiko Fujimori arrive devant son rival de la gauche radicale Pedro Castillo, avec 52,9% des voix.

Keiko Fujimori, qui purge une peine de 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l'humanité, se hisse pour la troisième fois au second tour de la présidentielle, après deux défaites successives en 2012 et 2016.
Keiko Fujimori, qui purge une peine de 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l'humanité, se hisse pour la troisième fois au second tour de la présidentielle, après deux défaites successives en 2012 et 2016.
ATS

Deux sondages diffusés peu auparavant avaient donné les deux adversaires au coude-à-coude. Dans la première enquête d'Ipsos effectuée à la sortie des urnes, la fille de l'ancien président Alberto Fujimori obtenait 50,3% des voix. Son adversaire était crédité de 49,7%.

Un sondage du même institut, effectué en cours de dépouillement, redonnait trois heures plus tard de l'espoir aux supporters de l'ancien instituteur, qui virait cette fois-ci en tête à 50,2% contre 49,8% à sa rivale.

A l'annonce du résultat de ce second sondage, un énorme cri de joie a jailli de la foule massée autour de Pedro Castillo, resté dans sa région natale de Cajamarca, ont constaté des journalistes de l'AFP. «Restons calmes. Il faut rester prudents. Cela n'a rien d'officiel», a clamé M. Castillo.

«Vu que la marge est si faible, il est fondamental de rester prudent et je le dis pour tous les Péruviens», a déclaré pour sa part Mme Fujimori à la télévision, alors qu'elle attend dans la capitale les résultats officiels avec sa famille et ses

Scrutin serré attendu

«Il s'agit toujours d'une égalité statistique», a commenté le directeur d'Ipsos, répétant comme lors du sondage sortie des urnes que l'écart se situe dans la marge d'erreur de 1%. «Il peut y avoir des variations», a-t-il ajouté.

Les experts avaient prédit un scrutin serré. Les deux vainqueurs surprises du premier tour le 11 avril, parmi 18 candidats, avaient assuré plus tôt dans la journée qu'ils respecteraient le verdict des urnes.

La fille de l'ex-président Alberto Fujimori (1990-2000), qui purge une peine de 25 ans de prison pour corruption et crimes contre l'humanité, se hisse pour la troisième fois au second tour, après deux défaites successives en 2012 et 2016. Elle n'avait pas reconnu sa défaite lors de la dernière présidentielle remportée par l'ex-président Pedro Pablo Kuczynski, avant de reconnaître une «erreur».

Défis difficiles

Même si les deux candidats franchement antagonistes ont appelé à l'unité, l'après-campagne risque d'être difficile tant chaque camp a alimenté les peurs et a divisé le pays. Le futur président devra prendre des mesures urgentes pour surmonter la pandémie de Covid-19, la récession économique et l'instabilité institutionnelle chronique du pays, dont le PIB a plongé de 11,12% en 2020.

Il devra en outre s'accommoder d'un Parlement fragmenté, issu des législatives d'avril et coutumier d'alliances de circonstances qui ont conduit à la destitution de deux présidents: Pedro Pablo Kuczynski en 2018 et son successeur Martin Vizcarra en 2020.

Le nouveau président prendra ses fonctions le 28 juillet, jour de la commémoration du bicentenaire de l'indépendance du Pérou. Il doit remplacer le président par intérim Francisco Sagasti, qui a exhorté ses compatriotes à «respecter scrupuleusement la volonté exprimée dans les urnes».

En cas de victoire, Keiko Fujimori deviendrait la première femme présidente du Pérou et la première en Amérique à suivre une dynastie familiale.