Pays-Bas Premier jour d'élections aux Pays-Bas, sur fond de coronavirus

ATS

15.3.2021 - 16:13

Les Pays-Bas ont entamé lundi trois jours d'élections législatives considérées comme un test de la gestion de l'épidémie de coronavirus par le gouvernement actuel. Ce scrutin devrait voir le Premier ministre libéral-conservateur Mark Rutte décrocher un nouveau mandat.

Certains bureaux de vote ont été ouverts dès lundi et mardi aux Pays-Bas, principalement pour les personnes à risque.
Certains bureaux de vote ont été ouverts dès lundi et mardi aux Pays-Bas, principalement pour les personnes à risque.
ATS

Les élections, prévues initialement mercredi, ont été adaptées en raison du Covid-19 avec l'ouverture de certains bureaux de vote dès lundi et mardi, principalement pour les personnes à risque. Mark Rutte, au pouvoir depuis 2010, semble en passe d'être réélu pour un quatrième mandat, à l'heure où le coronavirus a détourné l'attention d'autres problématiques telles que l'immigration.

Les sondages présentent le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de M. Rutte – qui est l'un des dirigeants européens restés les plus longtemps en poste – comme grand vainqueur, avec environ 25% des suffrages.

«Nous l'avons assez vu»

Des centaines de personnes ont toutefois exprimé leur mécontentement lors d'une manifestation anti-gouvernementale dimanche à La Haye, finalement dispersée par la police à l'aide de canons à eau. L'introduction d'un couvre-feu à la fin janvier avait aussi déclenché de violentes émeutes à travers le pays.

«Beaucoup de gens pensent 'laisser M. Rutte terminer le travail', et c'est peut-être une bonne idée, mais il doit partir après cela», a déclaré à l'AFP Lies Eisma, une professeure en langues de 72 ans, après avoir voté. «Nous l'avons vu depuis assez longtemps».

Exceptions au couvre-feu

Les premiers électeurs ont pu voter lundi notamment dans un parc de miniatures à La Haye, certaines gares de grandes villes, ainsi que près d'un centre de dépistage au coronavirus situé dans un stade de Rotterdam.

Mark Rutte avait annoncé la semaine dernière que des exceptions au couvre-feu, en vigueur de 21h00 à 04h30, s'appliqueraient lors des élections afin de permettre aux citoyens de se rendre aux urnes «sans entrave».

«Je suis assez heureux d'avoir pu voter un jour comme aujourd'hui, car je veux éviter les endroits trop fréquentés» dans la situation actuelle, réagit Wilco Jacobs, 23 ans. «Personnellement, je suis légèrement à risque parce que je suis déjà obèse et que mes poumons sont un peu plus faibles», explique cet enseignant stagiaire à La Haye.

Les autorités néerlandaises avaient d'abord adopté des mesures anti-Covid beaucoup plus souples que leurs voisins, avant de serrer la vis ces derniers mois. Les Pays-Bas, qui comptent 17 millions d'habitants, ont jusqu'à présent recensé plus de 1,1 million de cas de coronavirus et quelque 16'000 décès.

«Bonus corona»

Surnommé le Premier ministre «Téflon» pour sa capacité à sortir indemne des crises politiques, Mark Rutte a pourtant été contraint de démissionner en janvier après que des milliers de parents ont été accusés à tort de fraude aux allocations familiales. Son gouvernement est resté en place pour s'occuper des affaires courantes dans l'attente des élections.

D'après les sondages, le VVD finirait loin devant les 13% des suffrages de son concurrent principal, le Parti pour la liberté (PVV) du député anti-islam Geert Wilders.

Pour le politologue André Krouwel, Mark Rutte reste populaire. Il bénéficie non seulement de la prime au sortant, «mais aussi du 'bonus corona', car il était le porte-parole pendant la pandémie».

Les partis conservateurs de l'Appel chrétien-démocrate (CDA) et de l'Union chrétienne (CU), tous deux membres de la coalition actuelle, se disputent la troisième place dans les sondages, ce qui signifie qu'ils pourraient également revenir au gouvernement.

Mais avec de nombreux autres candidats non loin derrière, dont le parti écologiste GroenLinks, la forme qu'une nouvelle coalition gouvernementale pourrait prendre reste incertaine. Les pourparlers pour en créer une après les dernières législatives de 2017 avaient duré sept mois.

ATS