France Premières condamnations de "gilets jaunes"

ATS

10.12.2018 - 17:52

Près de 1400 personnes ont été arrêtées samedi à Paris, ce qui a abouti à un millier de gardes à vue, un nombre record.
Près de 1400 personnes ont été arrêtées samedi à Paris, ce qui a abouti à un millier de gardes à vue, un nombre record.
Source: KEYSTONE/EPA/OLIVIER HOSLET

Une relaxe, une amende et une condamnation à deux mois de prison: de jeunes "gilets jaunes" ont comparu lundi au tribunal correctionnel de Paris pour répondre des violences lors des manifestations de samedi.

Plusieurs dizaines de personnes devaient être jugées dans l'après-midi en comparution immédiate, une procédure accéléré suite aux 1400 arrestations effectuées samedi, qui ont abouti à un millier de gardes à vue, un nombre record.

Deux mois de prison ferme pour le premier condamné: Xavier, 26 ans, pull et regard noirs, sans emploi depuis deux mois: "J'ai juste jeté un caillou quand on m'a mis un flashball", a-t-il expliqué. Il a regretté un geste qui "décrédibilise un peu (...) les gilets jaunes, un mouvement noble".

Son torse portait encore la marque ronde du projectile. Son avocat a plaidé que "la violence entraîne la violence", tandis que le procureur navré rappelait qu'"il n'y a pas si longtemps, les policiers étaient encensés pour assurer notre défense" dans le contexte des attentats djihadistes.

Acte "pas réfléchi"

Valentin, 22 ans, T-shirt rouge frappé du visage de Che Guevara, a reconnu avoir "renvoyé une grenade lacrymogène" en direction des forces de l'ordre pour éviter d'être "pris à la gorge". Ce carrossier-peintre explique qu'il n'a "pas réfléchi", que "c'était nul de faire ça".

Le procureur a requis trois mois ferme parce qu'on "ne peut pas plaider le malheureux concours de circonstances après ce qui s'est passé la semaine dernière". Le jeune homme, qui gagne 1500 euros par mois, a été condamné à 60 jours amendes à 20 euros, soit 1200 euros.

Son avocate demande au tribunal de bien vouloir l'informer que s'il paie dans le mois qui vient, son amende sera minorée de 20%, "parce que c'est une somme quand même".

Egalement arrêté près des Champs-Elysées, un troisième jeune venu de Normandie "pour manifester" a été relaxé: l'accusation lui reprochait le port d'un cache-cou, d'un masque en papier et un SMS à une amie à qui il disait avoir "peut-être envie de casser".

Les comparutions se poursuivaient dans l'après-midi, avec des profils de jeunes hommes souvent au chômage ou à faibles revenus, essentiellement poursuivis pour la participation à un groupement en vue de commettre des dégradations ou des violences, et pour des jets de projectiles contre les forces de l'ordre.

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