Guerre en Ukraine Prigojine accuse l'armée russe d'avoir bombardé des camps de Wagner

ATS

23.6.2023 - 21:09

Le chef du groupe paramilitaire Wagner a accusé l'armée régulière russe d'avoir mené des frappes sur des camps de ses combattants à l'arrière du front ukrainien. Celles-ci auraient fait un «très grand nombre de victimes».

Evguéni Prigojine a promis de "répondre" à ces attaques (archives).
Evguéni Prigojine a promis de "répondre" à ces attaques (archives).
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«Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l'arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués», a affirmé Evguéni Prigojine dans un message audio diffusé par son service de presse, en promettant de «répondre» à ces attaques ordonnées selon lui par le ministre russe de la Défense.

Il n'a pas précisé la localisation exacte des camps, ni le nombre précis de victimes. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer ces déclarations de source indépendante.

M. Prigojine a dit disposer de «25'000» combattants et a appelé les militaires et la population russes à le «rejoindre». Il s'est toutefois défendu de tout «coup d'Etat militaire», affirmant être en train de mener une «marche pour la justice».

L'armée nie

De son côté, l'armée russe a immédiatement nié avoir mené de telles frappes, affirmant que les accusations de M. Prigojine étaient une «provocation» et ne correspondaient «pas à la réalité».

Dans un message distinct, Evguéni Prigojine a accusé personnellement le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, d'avoir ordonné ces frappes. En réaction, M. Prigojine a affirmé que les commandements du groupe Wagner avaient décidé qu'il fallait «stopper» ceux qui ont «la responsabilité militaire du pays».

«Ceux qui résisteront à cela seront considérés comme une menace et détruits immédiatement», a ajouté M. Prigojine, en promettant de «répondre» à ces attaques présumées.

Depuis des mois, le chef du groupe Wagner mène un bras de fer avec le commandement militaire russe, qu'il accuse publiquement et très violemment d'incompétence et de mensonges dans la conduite des opérations en Ukraine.

Après leur prise de Bakhmout, ville symbole dans l'est de l'Ukraine, les unités du groupe Wagner avaient annoncé s'être repliées dans des camps à l'arrière et avoir cédé leurs positions à l'armée régulière.

«Nous étions prêts à faire des concessions avec le ministère de la Défense, rendre nos armes et prendre une décision pour continuer à défendre notre pays. Mais ces ordures ne se sont pas calmés», a vociféré M. Prigojine dans le message rapportant ce qu'il présente comme des frappes. «Ils nous ont roulés et ont essayé de nous priver de la possibilité de défendre nos foyers!», a-t-il lancé.

La Russie reculerait

Plus tôt dans la journée, vendredi, M. Prigojine avait affirmé dans un message distinct que l'armée russe reculait dans plusieurs secteurs du sud et l'est de l'Ukraine, contredisant les affirmations du Kremlin selon qui la contre-offensive de Kiev est un échec.

Dans ce message, il avait ouvertement remis en question les raisons de l'intervention militaire en Ukraine. «La guerre était nécessaire pour qu'un groupe de salauds soit promu», avait-il fustigé, accusant aussi «les oligarques» russes qui «avaient besoin de la guerre», alors que Kiev était selon lui «prêt à n'importe quel accord».

ATS