Propos polémiques de l'ambassadeur chinoisKiev dénonce une «version absurde» de l'histoire de la Crimée
ATS
23.4.2023 - 13:10
Kiev a dénoncé dimanche une «version absurde» de l'histoire de la Crimée, annexée en 2014 par la Russie, après des propos polémiques de l'ambassadeur chinois en France qui a questionné l'appartenance de la péninsule à l'Ukraine.
23.04.2023, 13:10
ATS
«Il est étrange d'entendre une version absurde sur +l'histoire de la Crimée+ de la part d'un représentant d'un pays scrupuleux au sujet de son histoire millénaire», a lâché sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne.
Interrogé vendredi soir sur la chaîne française LCI, l'ambassadeur chinois en France, Lu Shaye, avait indiqué au sujet de la Crimée, occupée par Moscou depuis 2014: «Ca dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l'Histoire. La Crimée était tout au début à la Russie. C'est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l'Ukraine dans l'époque de l'Union soviétique.»
Il avait poursuivi son argumentaire, estimant que les pays de l'ex-URSS «n'ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu'il n'y a pas d'accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain».
Le diplomate chinois avait également appelé à arrêter de «chicaner» sur la question des frontières post-soviétiques. «Maintenant, le plus urgent est d'arrêter, de réaliser le cessez-le-feu» entre Russie et Ukraine, a-t-il estimé.
Dimanche, M. Podoliak a souligné que «tous les pays de l'ex-URSS ont un statut souverain clair inscrit dans le droit international», appelant M. Shaye, à «ne pas répéter la propagande» russe.
Les déclarations du représentant chinois ont aussi fait réagir la diplomatie française.
Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué samedi avoir «pris connaissance avec consternation» de ces propos, demandant à la Chine «de dire (s'ils) reflètent sa position, ce que nous espérons ne pas être le cas».
L'Ukraine a été reconnue internationalement «dans des frontières incluant la Crimée en 1991 par la totalité de la communauté internationale, Chine comprise, à la chute de l'URSS comme nouvel Etat-membre des Nations unies», a insisté Paris, rappelant que l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 est «illégale au regard du droit international».
Si Pékin se dit officiellement neutre, le président chinois Xi Jinping n'a jamais condamné l'invasion russe ni même parlé au téléphone, jusqu'ici, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. A l'inverse, il s'est rendu il y a peu à Moscou pour y réaffirmer son partenariat avec le président russe Vladimir Poutine, aux allures de front anti-occidental.
Lors d'une visite en Chine début avril, Emmanuel Macron avait incité Xi Jinping à «ramener la Russie à la raison» vis-à-vis de l'Ukraine et l'avait pressé de ne pas livrer d'armes à Moscou.
Les deux chefs d'Etat avaient publié une déclaration commune dans laquelle ils s'engageaient à «soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine».