Inde Rahul Gandhi démissionne du Congrès

ATS

3.7.2019 - 14:06

Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de Premiers ministres indiens, Rahul Gandhi, né et élevé en vue de gouverner un jour le géant d'Asie du Sud, avait succédé à sa mère Sonia à la tête du Congrès en décembre 2017.
Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de Premiers ministres indiens, Rahul Gandhi, né et élevé en vue de gouverner un jour le géant d'Asie du Sud, avait succédé à sa mère Sonia à la tête du Congrès en décembre 2017.
Source: KEYSTONE/EPA/RAJAT GUPTA

L'héritier Rahul Gandhi a annoncé mercredi sa démission de la présidence du Congrès, grand parti d'Inde historiquement tenu par son illustre famille. Son retrait intervient après sa large défaite électorale face aux nationalistes hindous.

Écarté du pouvoir en 2014 par le Bharatiya Janata Party (BJP) de Narendra Modi, le Congrès est plongé dans une crise profonde depuis les élections législatives d'avril-mai. Les électeurs du pays de 1,3 milliard d'habitants ont plébiscité le Premier ministre sortant pour un deuxième mandat de cinq ans et infligé au Congrès un des pires revers de sa longue histoire.

«En tant que président du parti du Congrès, je suis responsable de la défaite à l'élection de 2019. Prendre ses responsabilités est vital à la croissance future de notre parti. C'est pour cette raison que j'ai démissionné en tant que président du Congrès», a annoncé Rahul Gandhi dans une lettre publiée sur son compte Twitter.

Elevé pour gouverner

Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de Premiers ministres indiens, l'héritier de 49 ans, né et élevé en vue de gouverner un jour le géant d'Asie du Sud, avait succédé à sa mère Sonia à la tête du Congrès en décembre 2017. Il avait pour mission de rajeunir une formation usée par sa longévité et de la ramener aux responsabilités.

Mais il n'a pas su trouver la formule face au charisme et au rouleau compresseur de Narendra Modi, l'homme fort du pays.

Le Congrès n'a remporté aux dernières législatives qu'une cinquantaine de circonscriptions, soit six fois moins que le BJP. Une douche froide pour ce parti clé de la politique indienne depuis l'indépendance en 1947 et qui lui a donné nombre de ses chefs de gouvernement.

«Soldat loyal»

Humiliation suprême: Rahul Gandhi a perdu la circonscription familiale d'Amethi dans l'Uttar Pradesh (nord), un des bastions traditionnels des Nehru-Gandhi. Il siège tout de même au Parlement, car il a été élu en parallèle dans une circonscription du Kerala (sud).

Rahul Gandhi affichait depuis la défaite sa volonté de démissionner, pour le plus grand désespoir des responsables du Congrès. Les caciques du parti se sont succédé ces derniers temps pour essayer de le convaincre de changer d'avis, la famille Nehru-Gandhi étant historiquement le ciment de cette formation large et disparate.

«Mon combat n'a jamais été une simple bataille pour le pouvoir politique. Je n'ai aucune haine ou colère envers le BJP mais chaque cellule de mon corps s'oppose instinctivement à leur idée de l'Inde», a ajouté Rahul Gandhi, dont le père et la grande-mère sont morts assassinés, dans sa lettre de démission.

«L'attaque contre notre pays et notre chère Constitution qui se déroule actuellement a pour but de détruire le tissu social de notre nation», écrit-il, indiquant qu'il restera un «soldat loyal du parti du Congrès».

Lutte contre la pauvreté

Le Congrès avait fait de la lutte contre la pauvreté un des grands axes de sa campagne électorale. Il promettait notamment un revenu minimum garanti pour 50 millions de foyers s'il remporte les législatives.

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