RDCTshisekedi dénonce des «velléités expansionnistes» du Rwanda
ATS
10.12.2022 - 20:43
Le président congolais Félix Tshisekedi a dénoncé samedi des «velléités expansionnistes du Rwanda», qu'il a de nouveau accusé de soutenir la rébellion du M23. Celle-ci s'est emparée ces derniers mois de larges pans d'un territoire dans l'est de la RDC.
Keystone-SDA
10.12.2022, 20:43
10.12.2022, 20:48
ATS
«L'année 2022 a été le témoin de la résurgence des velléités expansionnistes du Rwanda sous couvert du M23», a déclaré le chef de l'Etat lors de son discours sur l'état de la nation prononcé devant les deux chambres du parlement réunies en congrès.
«La République démocratique du Congo (RDC) est victime d'une «agression sans équivoque par le Rwanda», a-t-il insisté. Depuis près de 30 ans, l'est congolais est en proie aux violences en raison de la présence de nombreux groupes armés «dans l'indifférence quasi totale de la communauté internationale», a estimé M. Tshisekedi.
Ancienne rébellion tutsi
Le M23 ("Mouvement du 23 mars") est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d'année dernière et conquis de larges portions d'un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Depuis, la RDC accuse son voisin rwandais de soutenir le M23, ce qu'ont établi des experts de l'ONU et publiquement déclaré les diplomaties américaine et belge.
Mais Kigali dément, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.
Massacres attribués au M23
Une enquête préliminaire de l'ONU rendue publique jeudi impute un massacre d'au moins 131 civils (dont 17 femmes et 12 enfants) au M23. Selon cette enquête, les victimes ont été exécutées arbitrairement par balle ou à l'arme blanche fin novembre à Kishishe et Bambo, deux villages dans l'est de la RDC.
L'Union africaine (UA) a exprimé son «indignation» suite à ces massacres et a dénoncé «ces crimes odieux», dans un communiqué publié samedi à Addis Abeba. L'UA demande «que la lumière soit faite sur ces actes criminels» afin que les responsables soient traduits en justice.
Initiatives sans succès
Les relations déjà conflictuelles entre la RDC et le Rwanda se sont empirées. Parmi les différentes initiatives diplomatiques lancées pour tenter de résoudre cette crise, un sommet organisé le 23 novembre à Luanda avait décidé d'un cessez-le-feu le 25 au soir, suivi deux jours plus tard d'un retrait du M23 des zones conquises.
Faute de quoi, la force régionale est-africaine en cours de déploiement dans le Nord-Kivu interviendrait pour déloger les rebelles. Mais jusqu'à présent les rebelles gardent les positions conquises.
Année électorale
Arrivé au pouvoir à l'issue de la présidentielle controversée de décembre 2018, M. Tshisekedi a, par ailleurs, affirmé que l'année 2023 sera essentiellement électorale.
«Le respect des cycles électoraux demeure une exigence pour la consolidation de notre jeune démocratie encore fragile»,a-t-il dit: «Le gouvernement, tout en restant ouvert à l'accompagnement des partenaires (...), finance à 100% l'organisation des élections».
La présidentielle est fixée au 20 décembre 2023, M. Tshisekedi a déjà exprimé son intention de se représenter.