France Réforme des retraites adoptée en France

ATS

24.1.2020 - 20:11

Manifestants à Paris
Manifestants à Paris
Source: KEYSTONE/AP/CE

Les opposants à la réforme des retraites étaient de nouveau dans la rue vendredi, après l'adoption du projet en Conseil des ministres. Et avant une nouvelle journée de mobilisation annoncée pour le 29 janvier.

La manifestation a réuni 249'000 personnes dans toute la France, dont 31'000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur, soit plus que le dernier défilé du 11 janvier (149'000 selon l'Intérieur), mais largement en deçà des autres mobilisations: 806.000 manifestants le 5 décembre, 339'000 le 10 décembre, 615'000 le 17 et 452'000 le 9 janvier.

La CGT, syndicat à la pointe de la contestation, a recensé 1,3 million de personnes en France, dont 350'000 à 400'000 à Paris.

Après plusieurs actions coups de poing dans les jours précédents, Emmanuel Macron a dénoncé «les actes de violence et la radicalité de certains blocages». Il a appelé «à la plus grande fermeté à l'égard de leurs auteurs», selon des propos rapportés par Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, à l'issue du Conseil des ministres.

«On pourrait dénoncer la violence de certains de ses propos», a fait valoir le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, qui a réfuté tout «baroud d'honneur» au 51e jour d'une mobilisation entamée le 5 décembre. «Ce mouvement reste massif, on a des taux de grève importants, il s'inscrit dans la durée», a affirmé Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, majoritaire dans l'Éducation.

«Retraités à points, retraités à poil»

«Retraités à points, retraités à poil», «Sans profs, la vie n'a pas de classe» et «Des paillettes dans nos retraites», pouvait-on lire sur les pancartes parisiennes.

Une nouvelle journée interprofessionnelle a été décidée pour le 29 janvier après une réunion vendredi. La CFE-CGC, qui souhaitait faire une «pause», ne s'est pas associée au reste de l'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU et organisations de jeunesse). Des actions devraient également être organisées les 30 et 31.

En régions, la CGT Normandie évoquait «une marée rouge» dans les rues du Havre. «Le gouvernement est hautain, il ne prend pas en considération ce qu'on lui dit. Il ne prend plus l'avis des syndicats. Il veut faire passer sa réforme coûte que coûte», déplorait Cécile Chamignon, fonctionnaire de 40 ans, dans le cortège lyonnais.

A Montpellier, où la manifestation s'est élancée en fin de matinée, on pouvait lire sur les pancartes «Age pivot, âge pipeau» ou «Re-Traite moi bien». Dans la fonction publique d'Etat, le taux de grévistes était de 7,98% et de 11% dans l'Education nationale, selon le gouvernement.

Journalistes en grève

Dans les transports, après un quasi-retour à la normale ces derniers jours le trafic était de nouveau perturbé: quasi-normal sur les TGV et l'international, il était de 70% pour les TER et Intercités et 60% dans les Transiliens à la SNCF, où le taux de grévistes a atteint 13,9% vendredi matin.

Une grosse centaine de journalistes se sont déclarés en grève vendredi, à Mediapart, Libération ou Télérama notamment.

L'exécutif s'en tient à son calendrier

L'exécutif s'en tient à son calendrier. Adoptés en Conseil des ministres, les deux projets de loi visant à créer un «système universel» de retraite par points vont être transmis à l'Assemblée nationale pour un débat en séance publique à partir du 17 février en vue d'un premier vote début mars.

Clé de voûte financière de la réforme des retraites, «l'âge d'équilibre reste dans la loi», même si le gouvernement a renoncé à l'appliquer dès 2022, a indiqué vendredi la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn.

Poursuite des discussions

Les discussions se poursuivent entre gouvernement, syndicats et patronat sur des points-clés comme la pénibilité, le minimum de pension, les fins de carrière et l'emploi des seniors.

Autant de sujets qui rendent incertain le coût final de la réforme, dont «l'équilibre d'ici 2027» est renvoyé à une «conférence des financeurs» qui sera lancée le 30 janvier et doit proposer une solution avant la fin avril. La CGT et FO n'ont pas encore indiqué si elles y participeraient.

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