Funérailles du pape Une rencontre éclair Trump-Zelensky a eu lieu, une autre est prévue 

ATS

26.4.2025 - 10:45

Volodymyr Zelensky a rencontré Donald Trump samedi à Rome en marge des funérailles du pape. Le président américain met actuellement la pression pour arriver vite à un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie. Kiev craint de se faire forcer la main par Washington.

Des dizaines de chefs d'Etat ou de gouvernement et de hauts-responsables ont convergé vers Rome samedi pour les funérailles du pape François, ouvrant la possibilité à de multiples rencontres diplomatiques.
Des dizaines de chefs d'Etat ou de gouvernement et de hauts-responsables ont convergé vers Rome samedi pour les funérailles du pape François, ouvrant la possibilité à de multiples rencontres diplomatiques.
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«La réunion a eu lieu et est déjà terminée», a indiqué à des journalistes le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nykyforov, sans fournir plus de détails.

«Le président Trump et le président Zelensky se sont rencontrés en privé aujourd'hui et ont eu une discussion très productive. Plus de détails sur la réunion suivront», a déclaré de son côté Steven Cheung, directeur de la communication de la Maison Blanche.

«Les dirigeants sont convenus de poursuivre leurs discussions aujourd'hui. Les équipes travaillent à l'organisation de la suite de la réunion», a indiqué à des journalistes le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nykyforov.

La présidence ukrainienne a publié des photos de Volodymyr Zelensky et Donald Trump assis en tête-à-tête, et échangeant également à quatre avec le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique, Keir Starmer.

Des dizaines de chefs d'Etat ou de gouvernement et de hauts-responsables ont convergé vers Rome samedi pour les funérailles du pape François, ouvrant la possibilité à de multiples rencontres diplomatiques.

Donald Trump a assuré dans la nuit de vendredi à samedi que la Russie et l'Ukraine étaient «très proches d'un accord», sans en dévoiler le contour, tandis que son homologue russe Vladimir Poutine, avec lequel il a entamé depuis plusieurs mois un rapprochement sensible a évoqué la «possibilité» de «négociations directes» entre Moscou et Kiev.

Il n'y a eu aucune négociation directe entre les deux belligérants pour discuter d'un arrêt du conflit depuis celles qui ont échoué en 2022 dans la foulée de l'invasion russe.

Witkoff-Poutine vendredi

L'émissaire américaine Steve Witkoff, interlocuteur américain privilégié du Kremlin, a rencontré Vladimir Poutine vendredi, pour la quatrième fois depuis la relance des relations entre les deux puissances à l'initiative du président américain et plusieurs officiels russes ont affirmé que le dialogue russo-américain progresse de manière positive.

Parallèlement à ce rapprochement, Donald Trump, dont les équipes négocient séparément avec les Ukrainiens, a multiplié les critiques contre Volodymyr Zelensky, accusant l'Ukraine d'être un obstacle à la fin de la guerre, et placant le président ukrainien sous une très forte pression étant donné qu'il a un besoin vital du soutien militaire américain pour résister à l'invasion russe à grande échelle lancée en février 2022.

Conditions inacceptables

Donald Trump, qui avait affirmé pendant sa campagne électorale qu'il pourrait mettre très rapidement un terme à la guerre, semble vouloir forcer la main de Volodymyr Zelensky pour entamer un processus de règlement du conflit, mais Kiev craint que son protecteur américain le contraigne à accepter des conditions trop favorables au Kremlin, que ce soit sur d'éventuelles concessions territoriales ou les garanties de sécurité à l'Ukraine.

Le président américain a ainsi assuré au magazine Time, dans un entretien diffusé vendredi soir, que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014 et dont la reconnaissance en tant que territoire russe est mentionnée, selon des médias, dans la proposition américaine de règlement.

«La Russie gardera la Crimée. Et Zelensky comprend ça», martèle ainsi le président américain dans Time à propos de cette péninsule stratégique donnant accès la mer Noire que la Russie a annexée en 2014.

Mais le président ukrainien a réfuté cette idée: «Notre position reste inchangée (...) tous les territoires temporairement occupés appartiennent à l'Ukraine», a déclaré aux journalistes M. Zelensky.

Solution temporaire?

Les possibles concessions territoriales qui seraient exigées de Kiev dans le cadre des projets américains sont très clivantes en Ukraine, pays dont la Russie contrôle aujourd'hui environ 20% de la superficie.

«Un des scénarios (...) serait d'abandonner des territoires. C'est injuste, mais pour la paix, une paix temporaire, peut-être que c'est une solution, temporaire», a à cet égard confié le maire de Kiev, Vitali Klitschko, à la BBC vendredi.

Parallèlement à cette effervescence diplomatique, la Russie continue de lancer des frappes massives contre l'Ukraine, pour bien marquer l'ascendant militaire qu'elle consolide progressivement depuis des mois.