«Progrès significatifs» Les pourparlers reprennent entre la Russie et l'Ukraine

ATS

14.3.2022 - 00:16

Une nouvelle session de pourparlers entre responsables russes et ukrainiens se tient lundi matin, sous des auspices plus positifs que les précédentes, même si le conflit continue de faire rage en Ukraine. Il s'est étendu ces derniers jours à l'ouest du pays.

Des milliers de militaires ont perdu la vie depuis près de vingt jours et le lancement de l'invasion russe du territoire ukrainien: Kiev a fait état samedi d'«environ 1300» soldats ukrainiens tués, et Moscou de 498 morts dans ses rangs (unique bilan côté russe, annoncé le 2 mars), alors que le Pentagone parlait de 2000 à 4000 morts russes en 14 jours. Côté civils, au moins 596 personnes ont péri, selon un décompte de l'ONU qu'elle estime sans doute très inférieur à la réalité.

C'est dans ce contexte que reprend le dialogue entre les deux belligérants, à partir de 10h20 (09h20 en Suisse) via visioconférence. Motifs d'espoir, un négociateur russe a fait état dimanche soir de «progrès significatifs». «Mon attente personnelle est que ces progrès aboutissent très prochainement à une position commune entre les deux délégations et à des documents à signer», a ajouté Léonid Sloutski, cité par les agences de presse russes.

Discussions entre Washington et Pékin

Peu après, Mykhaïlo Podoliak, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, a tweeté que Moscou avait cessé de lancer «des ultimatums» à Kiev et commencé à «écouter attentivement nos propositions».

Toujours côté diplomatie, de hauts responsables américains et chinois doivent se rencontrer lundi à Rome, selon la Maison-Blanche qui s'inquiète d'une possible assistance de Pékin à Moscou. Le New York Times a avancé dimanche, en citant des responsables américains anonymes, que la Russie avait demandé des aides économique et militaire de la Chine pour mener la guerre et contourner les sanctions occidentales.

«Il y aura absolument des conséquences en cas d'importantes actions visant à contourner les sanctions», a prévenu sur CNN Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Joe Biden.

Dimanche soir, le camp occidental a témoigné par téléphone son soutien à Kiev. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré à son homologue ukrainien de «la solidarité inébranlable des Etats-Unis avec l'Ukraine pour la défendre», selon son porte-parole Ned Price.

Bombardement près de la Pologne

Le président français Emmanuel Macron, qui parle régulièrement avec Vladimir Poutine pour tenter de l'amener à un cessez-le-feu, s'est entretenu avec M. Biden pour convenir de «renforcer les sanctions», puis avec M. Zelensky, selon la présidence française.

Sur le terrain, la fin de semaine a vu les bombardements russes toucher également la partie occidentale de l'Ukraine, jusqu'alors épargnée. Des missiles ont frappé dans la nuit de samedi à dimanche la base militaire de Yavoriv, à une vingtaine de kilomètres seulement de la Pologne, pays membre de l'OTAN et de l'Union européenne, une base où arrive une partie de l'aide militaire livrée par les Occidentaux à l'Ukraine.

M. Zelensky a de nouveau exhorté l'OTAN, dans la nuit de dimanche à lundi, à instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, prévenant qu'à défaut l'organisation risquait de voir des «roquettes russes» tomber sur ses Etats membres.

Blocus russe en mer Noire

Le ministère russe de la défense a justifié la frappe en se félicitant que «jusqu'à 180 mercenaires étrangers et une importante quantité d'armes étrangères ont été éliminés». Un responsable ukrainien local a affirmé que seuls des Ukrainiens avaient été tués.

Dans le sud du pays, la Russie a resserré son étreinte, si l'on en croit le ministère britannique de la défense, qui a tweeté que les forces navales russes avaient «établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire, isolant de fait l'Ukraine du commerce maritime international».

La ville portuaire de Mykolaïv a encore été visée par des bombardements dimanche, faisant neuf morts, selon les autorités. Plus à l'est, la situation reste dramatique à Marioupol, ville assiégée qui attend toujours l'arrivée d'un convoi d'aide humanitaire. Un conseiller du maire, Petro Andryushchenko, a indiqué dimanche soir à l'AFP que les véhicules avaient dû faire demi-tour à cause de tirs russes incessants. Une nouvelle tentative était prévue pour lundi.