Crise politiqueRetailleau ne veut pas que LR entre au gouvernement Lecornu
Basile Mermoud
11.10.2025
Le patron des Républicains Bruno Retailleau et le président du Sénat Gérard Larcher se sont dits samedi défavorables à une participation du parti au prochain gouvernement de Sébastien Lecornu lors d'une réunion des parlementaires LR, ont indiqué à l'AFP des participants.
Le chef de file des Républicains, Laurent Wauquiez (à gauche), et Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et ministre de l’Intérieur sortant, avaient été invités à l’Élysée pour discuter de la crise politique qui frappait la France, à Paris, le vendredi 10 octobre 2025.
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Agence France-Presse
11.10.2025, 10:21
11.10.2025, 10:23
Basile Mermoud
«Ma conviction, c'est qu'il ne faut pas participer», a affirmé le ministre de l'Intérieur démissionnaire face à des parlementaires divisés entre les députés menacés par le RN qui craignent une dissolution et des sénateurs qui ne sont pas directement concernés par des législatives anticipées.
«Participer, c'est le dernier acte d'une dissolution dans le macronisme», a prévenu le patron des Républicains, au lendemain de la décision d'Emmanuel Macron de renommer Sébastien Lecornu à Matignon, assurant que lui-même «n'ira pas dans ce gouvernement».
Bruno Retailleau avait été reconduit il y a une semaine dans le premier gouvernement de M. Lecornu avant de déclencher sa chute quelques heures plus tard, en estimant dans un message sur X que la composition de son exécutif ne reflétait pas la «rupture» annoncée et en pointant tout particulièrement la nomination du macroniste Bruno Le Maire à la Défense.
Le patron des Républicains a reçu le soutien du président LR du Sénat Gérard Garcher lors de la réunion avec les parlementaires. Le PS «va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail», a-t-il prévenu.
«Je ne pense pas qu'il faille participer à ce gouvernement», a conclu Gérard Larcher. L'eurodéputé François-Xavier Bellamy, également vice-président de LR, a aussi pris position contre la participation.
Après la nomination de M. Lecornu, le groupe des députés LR lui avait apporté dans la nuit un très large soutien sans prendre position sur la participation au gouvernement.
Pour sa part, l'ancien président de LR Eric Ciotti, qui a fait alliance avec le RN lors des législatives anticipées de l'an dernier, a «tendu la main» aux députés de son ancien parti «au-delà des calculs et des postures, pour censurer ensemble un pouvoir à bout de souffle et préparer l'avenir à droite».