Blocage total ou partiel, rassemblements, manifs: des dizaines de lycées et établissements universitaires sont le théâtre jeudi d'actions de protestation contre la réforme des retraites dans toute la France.
Retraites: le lycée Louis-le-Grand à Paris bloqué par des élèves
Des élèves bloquent l'entrée du lycée Louis-Le-Grand à Paris, dans le cadre de la neuvième journée de manifestations contre la réforme des retraites. IMAGES
23.03.2023
A Paris, l'accès à plusieurs lycées était barré par des jeunes, souvent juchés sur des poubelles, à l'appel de différentes organisations de jeunesse, a constaté l'AFP.
Le syndicat étudiant L'Aternative comptabilisait quelque 80 écoles et universités mobilisées en France, dont une soixantaine bloqués au moins partiellement ou occupés.
Devant Louis-le-Grand, 150 à 200 personnes étaient rassemblées, avec des pancartes «Macron démission» ou «La retraite avant l'arthrite», scandant «Paris, Paris soulève toi», selon une journaliste de l'AFP. «On est en désaccord avec différentes actions du gouvernement, dont l'utilisation abusive du 49.3», a déclaré Emma, élève de khâgne, 19 ans.
Au lycée Rodin, une centaine de jeunes organisaient un barrage filtrant devant les grilles, où sont accrochées des pancartes «Température ambiante: 49.3 C» ou «L'eau bout à 100 degrés, le peuple à 49.3».
«Depuis une semaine, on note une effervescence populaire car le 49.3 ne passe pas. On continue à se battre, on n'a pas le choix», déclare à l'AFP Manès Nadel, responsable fédéral Paris de La Voix lycéenne.
La fac de droit d'Assas, à Paris, était notamment bloquée pour la première fois depuis le début du mouvement sur les retraites, avec une centaine d'étudiants présents devant une banderole «Grève générale, Assas la rouge», a contaté l'AFP.
Aussi en Province
A Marseille, un rassemblement s'est tenu sur le parvis du lycée Thiers (centre-ville) et les accès à la fac Saint-Charles sont bloqués. «Il y a beaucoup de colère, en raison aussi de la garde à vue d'étudiants et de la répression policière», témoigne Grégoire, étudiant en informatique.
A Lyon, la direction de l'Ecole normale supérieure (ENS) a annoncé l'annulation des cours après le blocage de l'accès à deux sites.
A Toulouse, l'entrée de l'université de Toulouse-Mirail était elle aussi bloquée, selon des étudiants sur place, tout comme Sciences Po Toulouse, l'école d'ingénieurs Insa et le lycée Saint-Sernin (centre-ville). Les deux autres facs de la ville fonctionnent en revanche – malgré un vote d'étudiants en AG la veille – en raison d'un nombre insuffisant d'étudiants mobilisés.
A Rennes, plusieurs lycées étaient bloqués et les cours suspendus à l'université de Rennes-2, fer de lance de la contestation.