Rejet de l'accord Brexit: risque de no deal très élevé

ATS

16.1.2019 - 10:11

"Nous avons la responsabilité d'être lucides. C'est la raison pour laquelle, de notre côté, nous allons intensifier nos efforts pour être préparés à l'éventualité d'une absence d'accord", a dit Michel Barnier.
"Nous avons la responsabilité d'être lucides. C'est la raison pour laquelle, de notre côté, nous allons intensifier nos efforts pour être préparés à l'éventualité d'une absence d'accord", a dit Michel Barnier.
Source: KEYSTONE/AP/JEAN-FRANCOIS BADIAS

"Jamais le risque d'un no deal n'a paru aussi élevé", a averti le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier. Celui-ci s'exprimait mercredi devant les eurodéputés à Strasbourg, au lendemain du rejet de l'accord par le parlement britannique.

"Notre résolution reste d'éviter un tel scénario, mais nous avons la responsabilité d'être lucides. C'est la raison pour laquelle, de notre côté, nous allons intensifier nos efforts pour être préparés à cette éventualité", a-t-il dit.

La Commission européenne avait dès la fin de l'année présenté une série de mesures afin d'essayer d'atténuer les conséquences d'une sortie sans accord pour les secteurs susceptibles d'être les plus affectées (transport, finances, douanes, citoyens, environnement...).

Mercredi matin, en ouverture du débat sur le Brexit au Parlement européen, la présidence roumaine de l'UE s'est engagée à faire adopter ces mesures "en temps utile".

Effets difficiles à démêler

Au lendemain du vote des députés britanniques qui ont rejeté à une très large majorité (432 voix contre 202) l'accord de retrait négocié entre les 27 et Londres, infligeant une lourde défaite politique à Theresa May, les Européens tentaient encore d'en démêler les effets.

"Il est trop tôt pour évaluer toutes les conséquences de ce vote", a déclaré Michel Barnier. Le négociateur européen a constaté "les motivations très différentes, très diverses, parfois opposées voire contradictoires" des parlementaires qui ont voté contre.

A Londres de donner la marche à suivre

"Dans ce contexte c'est bien aux autorités britanniques d'apporter aujourd'hui ou demain l'évaluation de ce vote et au gouvernement britannique d'indiquer comment il veut procéder vers un retrait ordonné le 29 mars", a-t-il estimé.

Du côté de la Commission européenne, le vice-président de l'exécutif européen Frans Timmermans a martelé que l'accord de retrait trouvé entre Londres et les 27 était celui qui "nuisait le moins possible à qui que ce soit".

Report du Brexit?

Un report de la date du 29 mars est "juridiquement et techniquement possible" si les Britanniques le demandent, a assuré de son côté la ministre française chargée des affaires européennes, Nathalie Loiseau.

"Mais pour combien de temps et pour quoi faire ?", a-t-elle demandé. "Parce que si c'est pour nous dire qu'il faut davantage de concessions européennes, là on sera embarrassé".

"Le texte d'accord ne peut pas être rouvert", a-t-elle affirmé. "On a vraiment exploré toutes les options. (...) Les autres options (...) c'est soit pas d'accord, soit pas de Brexit".

Un report de la date du Brexit, prévu le 29 mars, n'aurait pas de "sens" tant que cette option n'a pas de majorité au Parlement britannique, a estimé pour sa part le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas.

Il a aussi mis en garde contre un éventuel renversement du gouvernement May, visé par une motion de censure débattue mercredi soir. "Pour les négociations, nous avons besoin d'un gouvernement stable", a fait valoir le ministre social-démocrate (SPD).

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