Birmanie - Bangladesh Rohingyas: l'ONU cible des destructions "systématiques"

ATS

11.10.2017 - 11:01

Genève

La destruction de villages de Rohingyas musulmans depuis fin août a été menée de manière "bien organisée, coordonnée et systématique". Dans un rapport publié mercredi à Genève, l'ONU estime un retour dans ces zones de l'Etat de Rakhine "presque impossible".

Des données crédibles montrent que les propriétés et des villages entiers des Rohingyas ont été volontairement détruits par les forces de sécurité et des individus bouddhistes, estime une équipe de trois membres du Haut Commissariat aux droits de l'homme. "Pas seulement pour faire fuir la population massivement mais aussi pour empêcher les victimes rohingyas de revenir chez elles", ajoutent ces spécialistes qui ont interrogé des réfugiés au Bangladesh.

Un retour semble "quasiment impossible" tant les destructions ont ciblé des maisons, des zones agricoles, des stocks alimentaires ou même du bétail. Des enseignants et des dirigeants culturels et religieux ont aussi été visés.

Même avant la contre-offensive lancée fin août après des violences d'insurgés rohingyas de l'ARSA, une politique était menée pour arrêter et détenir arbitrairement les hommes de 15 à 40 ans et les personnalités de cette minorité musulmane. Elle devait aussi priver les habitants de nourriture, inciter à la haine et au meurtre de Rohingyas, notamment en les déclarant comme migrants illégaux en Birmanie.

Et elle a notamment été portée par des meurtres, des disparitions forcées, de la torture et des violences sexuelles. L'ONU avait dénoncé en février déjà de possibles crimes contre l'humanité contre les Rohingyas.

Après la contre-offensive de fin août, le Haut commissaire Zeid Raad al-Hussein avait estimé que la répression récente semblait un "modèle de nettoyage ethnique". Au total, plus de 500'000 réfugiés sont arrivés depuis un mois et demi au Bangladesh.

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