La Russie, l'Iran et la Turquie veulent redoubler d'efforts pour que la commission constitutionnelle syrienne puisse se réunir début 2019. Objectif: travailler à l'élaboration d'une nouvelle Constitution et à l'organisation d'élections en Syrie.
A l'issue d'une réunion mardi à Genève, l'émissaire spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura, qui quittera ce poste le 31 décembre, a salué "le travail accompli". Mais il a toutefois déclaré qu'il restait encore du chemin à faire pour mettre en place une commission constitutionnelle "crédible et équilibrée".
La commission, ont souligné pour leur part dans un communiqué les ministres des Affaires étrangères russe, turc et iranien, devra travailler "dans un esprit de compromis et d'engagement constructif".
Sergueï Lavrov, Mevlüt Cavusoglu et Mohammad Javad Zarif ont souhaité le lancement d'"un processus politique viable et durable, conduit et contrôlé par les Syriens avec l'aide des Nations unies".
Cent cinquante membres
Staffan de Mistura tente depuis janvier d'établir la liste des 150 membres de la commission constitutionnelle afin de relancer le processus de paix.
Il a précisé qu'il rendrait compte de sa mission mercredi au secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, et jeudi au Conseil de sécurité.
Pour former la commission, le gouvernement du président syrien Bachar al Assad a proposé 50 noms, tout comme l'opposition syrienne.
Mais la Russie, l'Iran et la Turquie ont eu plus de mal à s'entendre sur les 50 derniers membres de la commission. Ceux-ci doivent être issus de la société civile et de cercles "indépendants", a-t-on précisé de sources diplomatiques.
Ankara envisage de travailler avec Assad
La Turquie soutient des groupes rebelles qui contrôlent en partie le nord-ouest de la Syrie. Il y a un an, le président turc Recep Tayyip Erdogan décrivait Assad comme un "terroriste" et jugeait impossible un retour à la paix tant qu'il resterait à la tête de la Syrie.
Dimanche, pourtant, Mevlüt Cavusoglu a déclaré que son pays et d'autres puissances envisageraient de travailler avec le président Assad si celui-ci était démocratiquement élu.
Le gouvernement de Damas a affirmé à plusieurs reprises son hostilité à la mise en place d'une commission constitutionnelle sous les auspices de l'Onu. Jusqu'ici, il s'est contenté d'évoquer des "amendements" à la Constitution actuelle, qui devront être approuvés par référendum.
Lundi, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al Moualem, a dénoncé les "ingérences" de certains pays occidentaux et les "obstacles" mis par la Turquie à la formation de la commission constitutionnelle.
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