Liban Seize interpellations au Liban

ATS

27.11.2019 - 16:28

A Tripoli, grande métropole du nord du Liban, des «contestataires» ont attaqué des banques, brisant des vitres ou détruisant des distributeurs (archives).
A Tripoli, grande métropole du nord du Liban, des «contestataires» ont attaqué des banques, brisant des vitres ou détruisant des distributeurs (archives).
Source: KEYSTONE/EPA/WAEL HAMZEH

Seize personnes ont été interpellées à travers le Liban durant une troisième nuit consécutive de violences nocturnes, a annoncé mercredi l'armée dans un communiqué. Le pays connaît un regain de tensions après plus de quarante jours d'une contestation populaire.

Des heurts ont éclaté mardi soir à Tripoli, grande métropole du nord où la contestation ne faiblit pas depuis le début des manifestations le 17 octobre. A la périphérie de Beyrouth, des affrontements ont eu lieu aux abords des quartiers limitrophes d'Aïn el-Remmaneh et Chiyah.

«Les unités de l'armée ont arrêté 16 personnes après les incidents qui ont secoué plusieurs régions libanaises», a rapporté le communiqué de l'armée. Il évoque 51 blessés parmi les militaires.

Attaques de banques

A Tripoli, des «contestataires» ont attaqué des banques, brisant des vitres ou détruisant des distributeurs, blessant des dizaines de civils, selon l'agence officielle ANI. L'armée a tiré dans les airs lorsqu'ils ont tenté de prendre d'assaut des bureaux du Courant patriotique libre (CPL), la formation du président Michel Aoun, d'après la même source.

Trente-trois militaires ont été blessés par des jets de pierres ou de cocktails Molotov. Une grenade a également été lancée sur les soldats sans exploser, selon l'armée. Sur les réseaux sociaux, des militants ont dénoncé derrière ces actes des casseurs «infiltrés».

Au sud de Beyrouth, l'armée est intervenue pour mettre fin à des heurts opposant les habitants du quartier chrétien d'Aïn el-Remmaneh à ceux de la banlieue chiite de Chiyah, selon des médias locaux.

Vidéo ancienne

Les troubles sont survenus après une vidéo circulant sur WhatsApp, montrant des habitants d'Aïn el-Remmaneh insultant le chef du puissant mouvement chiite du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et qui s'est avérée être une vidéo ancienne. Des tensions secouent régulièrement ce secteur, d'où avait débuté la guerre civile de 1975-1990.

Mercredi à Aïn el-Remmaneh, quelques dizaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer les violences nocturnes. A Bikfaya, petite localité à l'est de Beyrouth, des heurts ont éclaté entre les partisans de deux partis chrétiens rivaux, d'après ANI: des sympathisants du parti Kataëb ont entravé la route d'un cortège organisé par ceux du CPL.

La contestation réunissant des Libanais de tous bords contre une classe dirigeante jugée incompétente et corrompue est restée jusqu'ici largement pacifique. Depuis dimanche, la tension est montée avec des assauts d'une ampleur inédite de partisans du Hezbollah et d'Amal contre des manifestants au centre de Beyrouth, mais aussi à Tyr (sud) ou Baalbeck (est).

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