Guerre Israël-Hamas Des signes d'une trêve à Gaza en vue, les combats continuent

ch

2.2.2024 - 19:44

Des milliers de Palestiniens ont continué de fuir à pied ou entassés sur des charrettes les combats meurtriers entre l'armée israélienne et le Hamas vendredi dans la bande de Gaza. Le médiateur qatari fait lui état de signes en vue d'une nouvelle trêve.

Deux soeurs palestiniennes passent devant une maison détruite à Khan Younès. La deuxième ville de la bande de Gaza, au coeur des combats, a été transformée en champ de ruines.
Deux soeurs palestiniennes passent devant une maison détruite à Khan Younès. La deuxième ville de la bande de Gaza, au coeur des combats, a été transformée en champ de ruines.
ATS

Keystone-SDA, ch

Le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas a fait état de 112 morts en 24 heures à travers la bande de Gaza, assiégée par Israël et en grande partie détruite après presque quatre mois de guerre.

Des raids israéliens, selon des témoins, ont visé le centre et le sud de Gaza, surtout Khan Younès, la deuxième ville du territoire palestinien transformée en champ de ruines et désormais l'épicentre de la bataille.

Sous la pluie, des milliers d'habitants ont continué de fuir les secteurs des combats notamment Khan Younès, en voiture, à pied, à vélo ou sur des charrettes tirées par des ânes. Dans cette ville, les combats font rage aux abords des deux grands hôpitaux, Nasser et al-Amal, qui manquent de tout le matériel de base selon le Croissant-Rouge palestinien.

«Usine à désespoir»

Plus de 1,3 million des quelque 2,4 millions habitants de Gaza sont à présent réfugiés à Rafah, à quelques kilomètres au sud de Khan Younès, coincés contre la frontière fermée avec l'Egypte, menacés en plein hiver par la famine et les épidémies, selon l'ONU.

Après avoir qualifié la bande de Gaza d'"enfer sur terre», l'ONU a affirmé que Rafah était devenue une «usine à désespoir», tandis que l'Unicef a souligné qu'"au moins 17'000 enfants sont «non accompagnés ou séparés» de leur famille dans ce territoire surpeuplé de 362 km2.

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas venant de la bande de Gaza voisine sur le sol israélien, qui a tué plus de 1160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Sur les quelque 250 otages retenus à Gaza, 132 sont toujours aux mains du Hamas, dont 27 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.

Du côté palestinien, 27'131 personnes sont mortes dans la riposte israélienne à Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien.

Efforts pour une deuxième trêve

Alors que la guerre ne connaît aucun répit, la diplomatie tente d'imposer une seconde trêve, plus longue que celle d'une semaine qui avait permis fin novembre la libération d'une centaine d'otages israéliens en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est attendu en Egypte pour discuter d'une proposition élaborée lors d'une récente réunion à Paris entre le chef de la CIA, William Burns, et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, la proposition porte sur trois phases, dont la première prévoit une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d'aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

Cette proposition a été «approuvée par la partie israélienne», a déclaré jeudi le porte-parole de la diplomatie du Qatar, Majed al-Ansari. «Nous avons maintenant une première confirmation positive du Hamas», a-t-il ajouté, disant espérer que «dans les deux prochaines semaines, nous serons en mesure de partager de bonnes nouvelles».

Mais une source proche du Hamas à Gaza a nié, disant à l'AFP que la déclaration du Qatar était «précipitée et fausse».

Blinken au Moyen-Orient

Dans ce contexte d'efforts diplomatiques accrus, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken est attendu dans les prochains jours au Moyen-Orient. Son homologue français Stéphane Séjourné s'y rend de samedi à mardi.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est sous forte pression à la fois des familles d'otages, qui réclament un accord qui permettrait la libération de leurs proches, et de plusieurs ministres qui menacent de quitter le gouvernement.

Israël, qui considère le Hamas comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, continue d'affirmer qu'il ne mettra fin à son offensive à Gaza qu'une fois le mouvement islamiste éliminé, les otages libérés et après avoir reçu des garanties sur la sécurité future de son territoire.

La guerre à Gaza a aussi exacerbé les tensions au Moyen-Orient. Vendredi, le président iranien Ebrahim Raïssi a averti que son pays répondrait «fermement» à toute attaque éventuelle des Etats-Unis qui ont menacé de riposter à une frappe imputée par Washington à un groupe pro-Iran, qui a tué le 28 janvier trois de leurs soldats en Jordanie.