Soudan Soudan: l'ONU cible plusieurs violations du droit international

sn, ats

5.11.2021 - 13:04

Les militaires désormais au pouvoir au Soudan sont responsables de plusieurs violations du droit international, selon la Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme. Michelle Bachelet les a appelés vendredi à Genève à rétablir le gouvernement civil.

La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet demande un terme au recours excessif à la force au Soudan (archives).
La Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Michelle Bachelet demande un terme au recours excessif à la force au Soudan (archives).
ATS

Keystone-SDA, sn, ats

Le coup d'Etat du 25 octobre du général Abdel Fattah al-Burhane «contrevient aux droits humains», à la Constitution et aux autres accords provisoires validés après la révolte démocratique de 2019, a-t-elle affirmé au début d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme. Comme le Conseil de sécurité de l'ONU et le secrétaire général Antonio Guterres, elle appelle à la libération de toutes les personnes détenues.

Une condition pour un «retour rapide à un régime civil», affirme Mme Bachelet qui redoute que l'accord de paix de Juba soit remis en cause. Jeudi, l'armée a annoncé relâcher quatre ministres du gouvernement provisoire. Mais le Premier ministre Abdallah Hamdok reste en résidence surveillée.

La Haute commissaire demande un terme au recours excessif à la force de la part des militaires et d'autres forces de sécurité. Depuis le 25 octobre, au moins 13 personnes ont été tuées et plusieurs centaines ont été blessées, selon des sources médicales. Les responsables doivent être poursuivis, insiste Mme Bachelet.

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, ont demandé au général al-Burhane de rétablir les autorités civiles. Lundi, l'ambassadeur britannique Simon Manley avait officiellement demandé l'organisation de la session spéciale dans une lettre à la présidente du Conseil. Cette requête a été appuyée par plusieurs dizaines d'Etats, dont la Suisse.

Vers un rapporteur spécial

Le général al-Burhane avait déclaré l'état d'urgence et dissous les institutions il y a une semaine. Il était depuis mai 2019 à la tête du Conseil provisoire qui aurait dû remettre le pouvoir aux civils dans deux semaines, avant des élections dans trois ans.

Les Etats membres du Conseil des droits de l'homme doivent se pencher vendredi sur un projet de résolution. Celui-ci prévoit le lancement d'un mandat de rapporteur spécial pour un an.

Il y a un an, l'instance onusienne avait décidé de mettre un terme au mandat de l'expert indépendant sur le Soudan, au terme de nombreuses années. Cette situation avait été rendue possible par la révolte démocratique d'il y a deux ans qui avait abouti à un gouvernement civil provisoire.

Dévoilé mercredi et présenté par la Grande-Bretagne, le projet de résolution «condamne dans les termes les plus fermes possible» le coup d'Etat et demande le rétablissement du gouvernement civil. Il dénonce également la «détention arbitraire» du Premier ministre.