Japon Stérilisations forcées au Japon

ATS

24.4.2019 - 09:51

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a exprimé les «profondes excuses» du gouvernement à l'égard des personnes stérilisées de force.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a exprimé les «profondes excuses» du gouvernement à l'égard des personnes stérilisées de force.
Source: KEYSTONE/AP Kyodo News/YOHEI KANASASHI

Des milliers de Japonais qui ont subi à l'adolescence une stérilisation forcée vont recevoir une indemnisation de l'Etat dans le cadre d'une loi adoptée mercredi par le Parlement. Après ce vote, le Premier ministre Shinzo Abe a exprimé ses «sincères regrets».

Quelque 16'500 personnes, selon les statistiques officielles, ont subi une intervention chirurgicale pour les empêcher de procréer, en vertu d'une loi eugéniste instaurée en 1949 et restée en vigueur jusqu'en 1996. Ces dispositions visaient des personnes souffrant de handicap mental héréditaire.

Après des années de démarches infructueuses, le sujet a commencé à trouver un écho médiatique l'an dernier après la plainte d'une femme, maintenant âgée d'une soixantaine d'années, contre le gouvernement. Une vingtaine de victimes sont alors sorties de l'ombre.

Les victimes ont réclamé des dédommagements, certains s'élevant à 38 millions de yens (343'000 francs) par personne. Un premier jugement sera rendu le 28 mai. Cette nouvelle loi donne droit à une indemnité de 3,2 millions de yens (28'000 francs) par personne, un montant ridicule au regard du préjudice enduré, ont dénoncé les militants de cette cause.

«Il est compréhensible que les parlementaires aient activé le processus pour les victimes âgées», ont réagi des avocats dans une déclaration publiée avant l'adoption du texte. Mais en fixant un montant insuffisant, ils n'apportent pas de «vraie solution au problème».

L'Allemagne, la Suède et d'autres pays ont eu des lois eugénistes similaires et les gouvernements ont payé des compensations aux victimes.

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