Royaume-UniSunak dépasse le seuil des 100 parrainages requis
ATS
22.10.2022 - 00:41
L'ex-ministre britannique des finances Rishi Sunak est le premier à avoir dépassé vendredi les 100 parrainages requis dans la course à la présidence du parti conservateur après la démission de la première ministre Liz Truss. Un candidat est officiellement en lice.
Keystone-SDA
22.10.2022, 00:41
22.10.2022, 09:16
ATS
Il s'agit de Penny Mordaunt, l'actuelle ministre des relations avec le Parlement, qui a été la première à officialiser sa candidature pour succéder à Liz Truss au lendemain de l'annonce de sa démission, après seulement 44 jours au pouvoir.
Deux autres noms ont également émergé vendredi: ceux de Rishi Sunak, qui avait perdu au début septembre face à Liz Truss, et de l'ex-premier ministre Boris Johnson. Ni M. Sunak ni M. Johnson n'ont pour l'heure confirmé leur candidature.
«Fier d'être le centième député tory à soutenir #Ready4Rishi», a tweeté vendredi soir le député Tobias Ellwood, un de ses soutiens. Les prétendants sont à la chasse aux soutiens pour atteindre le seuil des 100 parrainages requis, sur 357 députés, d'ici à lundi en début d'après-midi.
La surprise Mordaunt
Selon le site Guido Fawkes, qui suit de très près les soubresauts de la course, Rishi Sunak avait vendredi soir 103 parrainages, devant Boris Johnson (68) et Penny Mordaunt (25).
Une fois les parrainages obtenus, les députés devront soit se mettre d'accord sur deux noms que les 170'000 adhérents du parti devront départager par un vote en ligne d'ici au 28 octobre, soit sur le nom d'une seule personne qui entrerait alors immédiatement au 10 Downing Street.
Si d'ici à lundi en début d'après-midi M. Johnson et Mme Mordaunt ne réussissaient pas à atteindre le seuil des 100 parrainages requis, Rishi Sunak deviendrait automatiquement chef du parti et premier ministre.
Penny Mordaunt a officialisé vendredi, alors se renforce l'hypothèse, il y a peu inimaginable, d'un retour de Boris Johnson. «Je suis candidate pour être la cheffe du parti conservateur et votre première ministre, pour unir notre pays, réaliser nos engagements et remporter les prochaines élections législatives», a écrit sur Twitter Mme Mordaunt, 49 ans, mettant en avant «l'intérêt national».
Ancienne ministre de la défense charismatique, elle avait créé la surprise l'été dernier en arrivant en troisième position dans la campagne qui avait suivi la démission de Boris Johnson.
Johnson en vacances
Dans cette semaine politique rocambolesque, ce dernier semble se positionner: trois mois après sa démission due à une succession de scandales, sa candidature prend corps – et suscite une opposition féroce chez certains – à mesure que les députés dévoilent qui ils soutiendront.
Boris Johnson est en vacances dans les Caraïbes, mais, selon un allié au Parlement, James Duddridge, «il va prendre l'avion pour revenir». «Il a dit: 'Nous allons le faire. Je suis prêt'», selon ce député qui a échangé avec lui sur WhatsApp.
Populaire et respecté auprès de la base du parti, le ministre de la défense Ben Wallace a indiqué qu'il penchait pour son ancien patron. «Il reste encore plusieurs jours. Nous verrons ce qui se passe», a-t-il tempéré.
Selon un sondage YouGov, 52% des Britanniques seraient mécontents de voir «Boris» revenir. Seuls 27% souhaitent ce retour, mais une majorité parmi les électeurs conservateurs de 2019, signe de sa popularité persistante dans l'électorat de la majorité malgré les scandales qui ont entraîné sa chute.
Cinquième premier ministre
Les proches de Boris Johnson mettent en avant la légitimité qu'il tire de son triomphe électoral à la fin 2019. Ses opposants rappellent la succession de mensonges et d'affaires embarrassantes des trois ans de son mandat, qui ont laissé des traces profondes. Certains députés conservateurs avertissent même qu'ils démissionneront si M. Johnson revient.
Vu par le camp Johnson comme un traître qui a précipité sa chute, Rishi Sunak était le candidat préféré des députés conservateurs l'été dernier, avant d'être finalement écarté au profit de Liz Truss par les adhérents.
Le futur chef du gouvernement sera le cinquième depuis le référendum du Brexit en 2016 et le troisième en deux mois. Il ou elle prendra la tête d'un parti miné par les divisions face à une opposition travailliste au plus haut dans les sondages, mais surtout d'un pays plongé dans une grave crise du coût de la vie.