L'opposition syrienne demande à la communauté internationale d'accélérer les efforts pour un gouvernement de transition. L'un de ses chefs a laissé entendre lundi qu'aucune réunion du Comité constitutionnel n'aurait lieu à Genève avant août en raison d'élections.
«Nous sommes prêts à participer dès que possible, maintenant» à une reprise des travaux de cette instance, a affirmé aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève Nasser al-Harari. Mais le président de la Commission de négociation syrienne (CNS) accuse à nouveau le régime syrien d'avoir «rejeté» toute volonté d'oeuvrer à un projet de Constitution et de retarder depuis toute réunion du Comité constitutionnel.
Récemment, l'émissaire de l'ONU sur la Syrie Geir Pedersen avait laissé entendre que les parties étaient tombées d'accord sur le menu des pourparlers et pour reprendre un dialogue à Genève dès que les conditions liées à la pandémie le permettraient. Il avait demandé aux 150 membres du Comité constitutionnel, dont les 45 du format réduit, de ne pas prétexter la pandémie pour ne pas avancer.
Mais ces personnes nommées par le gouvernement et l'opposition et celles qui représentent la société civile ne reviendront pas à Genève avant août au moins, selon M. al-Hariri. Il explique qu'un certain nombre d'entre eux seront pris par les élections législatives de juillet.
Face aux blocages, M. al-Hariri demande à la communauté internationale de ne pas attendre avant de chercher à avancer sur les composantes de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur le volet politique du confit syrien. Si celle-ci ne met pas «la pression» sur les «criminels» au pouvoir en Syrie, le Comité constitutionnel ne mènera à aucune solution, insiste-t-il. De prochaines sanctions américaines contre le régime doivent permettre cette accélération parce que celui-ci sera affecté, selon lui.
Demande à Moscou
Il appelle à ce qu'un gouvernement de transition qui rassemble toutes les parties soit établi dès que possible et au lancement d'un Conseil militaire de sécurité. Avant des élections supervisées par l'ONU.
Le chef de la CNS dénonce l'annonce du président syrien Bachar al-Assad d'élections en 2021 sans prendre en compte cette situation. Et il en appelle aux acteurs influents comme la Russie, allié du chef de l'Etat. Certes, Moscou a ciblé récemment Bachar al-Assad mais «je n'ai pas vu de changement de position» plus large sur la Syrie, déplore M. Hariri. Il déplore aussi l'absence d'avancée sur la question des détenus en neuf ans de conflit.
Au total, des millions de personnes restent réfugiées et déplacées. Les violences ont fait près de 390'000 victimes, selon l'ONU.
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