Taïwan Taipeh s'alarme d'un changement de route aérienne chinois

ATS

31.1.2024 - 10:50

Taipeh a condamné mercredi une modification de route aérienne décidée par Pékin dans le détroit de Taïwan, estimant qu'elle met en danger la stabilité dans ce secteur hautement stratégique.

Taipeh a condamné mercredi une modification de route aérienne décidée par Pékin dans le détroit de Taïwan, estimant qu'elle met en danger la stabilité dans ce secteur hautement stratégique. (archives)
Taipeh a condamné mercredi une modification de route aérienne décidée par Pékin dans le détroit de Taïwan, estimant qu'elle met en danger la stabilité dans ce secteur hautement stratégique. (archives)
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L'Autorité aérienne chinoise a annoncé mardi une modification de l'itinéraire des vols à destination du sud de la route aérienne M503 dans le détroit à compter du 1er février. Pékin a affirmé que ce changement de tracé était destiné à décongestionner le trafic aérien dans le secteur.

Selon le ministre taïwanais des Transports, Wang Kwo-tsai, ce nouveau tracé tangente à 4,2 milles nautiques (moins de 7,8 km) la région d'information de vol (où se trouve l'espace aérien contrôlé, ndlr) de l'île.

«Par mauvais temps, un avion risque de se déporter à l'est et de se trouver sur la route d'un de nos appareils civils ou militaires», a-t-il estimé devant des journalistes.

Le ministère taïwanais de la Défense a pour sa part demandé à la Chine de revenir sur sa décision, condamnant une démarche «unilatérale et arbitraire» susceptible d'engendrer «une escalade de tension».

En 2015, les autorités insulaires avaient déjà critiqué la création de la route M503 en raison de sa proximité avec la ligne médiane du détroit, que Taipeh considère comme la démarcation entre le continent et Taïwan, mais que Pékin ne reconnaît pas.

«La route M503 est une route civile», a rappelé mercredi Chen Binhua, porte-parole du bureau chinois responsable des relations avec Taïwan, récusant l'existence d'une «soit-disant ligne médiane».

Ce nouveau sursaut de tensions intervient moins de trois semaines après l'élection à la présidence de Taïwan de Lai Ching-te, un dirigeant hostile à tout rapprochement avec la Chine et que Pékin a qualifié de «danger».

La Chine considère le territoire comme l'une de ses provinces et n'a pas exclu une réunification par la force si nécessaire.

Le 27 janvier, Taipeh avait affirmé avoir dénombré 33 avions militaires chinois en 24 heures près de l'île, dont 13 avaient franchi la ligne médiane.