Tanzanie La présidente sortante élue avec «97,66» des voix

ATS

1.11.2025 - 08:12

La présidente tanzanienne sortante Samia Suluhu Hassan a remporté une victoire électorale écrasante, selon des résultats définitifs proclamés samedi par la télévision d'Etat. Le pays est secoué par les violences depuis trois jours, qui ont fait 700 morts, selon l'opposition.

Promue à la tête de la Tanzanie à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021, Samia Suluhu Hassan aspirait cette fois à être élue (archives).
Promue à la tête de la Tanzanie à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021, Samia Suluhu Hassan aspirait cette fois à être élue (archives).
AFP

Keystone-SDA

«Je déclare Samia Suluhu Hassan présidente élue de la République-Unie de Tanzanie, avec le parti CCM», avec 97,66% des voix, a déclaré à la télévision publique le président de la commission électorale. La cérémonie d'investiture est prévue un peu plus tard.

Promue à la tête de la Tanzanie à la mort de son prédécesseur John Magufuli en 2021, Samia Suluhu Hassan aspirait cette fois à être élue. Saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de mener une répression sévère contre ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

Les violences qui secouent la Tanzanie ont commencé mercredi, jour de la présidentielle et des législatives. Le scrutin s'est déroulé sans opposition, les deux principaux adversaires de la cheffe de l'État ayant été soit emprisonnés, soit disqualifiés.

L'ONU réclame une enquête

Un journaliste de l'AFP a entendu mercredi des tirs nourris dans la capitale économique et plus grosse ville du pays, Dar es Salaam, alors que des centaines de personnes protestaient, incendiant notamment un commissariat. La contestation s'est ensuite étendue dans le pays.

«Au moment où nous parlons, le nombre de morts à Dar [es Salaam] est d'environ 350 et il y en a plus de 200 à Mwanza. Si l'on ajoute les chiffres des autres endroits dans le pays, on arrive à un total d'environ 700 morts», a déclaré le porte-parole du parti d'opposition Chadema.

Cette formation a été exclue des élections et a appelé au boycott du scrutin. Son chef Tundu Lissu, arrêté en avril, est jugé pour trahison, une accusation passible de la peine capitale.

«Il n'y a eu aucun usage excessif de la force», a répondu le ministre tanzanien des affaires étrangères Mahmoud Thabit Kombo sur la chaîne télévisée Al-Jazeera, faisant état de «poches de violence» dans le pays. «Je n'ai pas vu ces 700 morts», a-t-il poursuivi. «Nous n'avons encore aucun chiffre pour aucune victime dans le pays».

Le secrétaire général de l'ONU António Guterres, «très inquiet», a réclamé vendredi une «enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force», appelant toutes les parties à la «retenue» et à «empêcher toute nouvelle escalade».